EN IMAGES. Crise en Nouvelle-Calédonie : à l'île des Pins, l’église de Vao en partie brûlée

L'église de Vao en feu dans la nuit le 19 juillet 2024, puis les pompiers de l'aérodrome à son chevet au matin.
Nouvelle vision d'une église enflammée, en Calédonie, où les mises à feu continuent à se succéder. Après la mission de Saint-Louis, au Mont-Dore, l'île des Pins a subi l'incendie de Notre-Dame de l'Assomption, dans la nuit de jeudi à vendredi. Au matin, les écoliers du groupe scolaire voisin ont été renvoyés chez eux. L'agence bancaire est également fermée.

Trois jours après l'église de la mission à Saint-Louis, au Mont-Dore, Notre-Dame de l'Assomption à son tour incendiée. L'édifice religieux, lui aussi bâti sous l'impulsion des maristes dans les années 1860, a été brûlé ce vendredi dans la nuit, à l'île des Pins, au village de Vao.

Détruite par endroits

Selon les informations de NC la 1ère, le corps de la structure a été préservé. Mais la sacristie, la salle attenante située à l’arrière du bâtiment, a été détruite par les flammes, de même qu’une partie du toit ainsi que le clocher. Clocher pour lequel l'église de Vao a obtenu en 2015 un classement partiel aux monuments historiques de la province Sud, qui concernait également le parquet du chœur. 

Le clocher de l'église de Vao ravagé par le feu, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2024, à l'île des Pins.

Habitants et pompiers de l'aérodrome

Des bénévoles et des habitants qui veillent toutes les nuits afin de surveiller les infrastructures de l’île sont rapidement intervenus pour circonscrire le feu, appuyés par les moyens des pompiers de l’aérodrome. Ce matin, les gendarmes ont procédé aux premières constatations, tandis que les pompiers se trouvaient toujours sur place.

Une trace du sinistre à l'intérieur de l'église de Vao, le 19 juillet 2024, à l'île des Pins.


 

Conséquence sur les écoles

Dans ce contexte, le directeur de Notre-Dame des anges, le groupe scolaire géré par l'enseignement catholique, a décidé de renvoyer les élèves chez eux. Notamment en raison de la mise en sécurité de l’église, qui est située entre les écoles et la cantine. La mauvaise météo rendait également les déplacements difficiles.

Agence bancaire de l'île des Pins, fermée après avoir juste rouvert, le 19 juillet 2024.

Une insécurité jugé grandissante

On relèvera que la BCI est maintenue fermée ce vendredi, en raison d'une insécurité jugé grandissante. L'agence venait de rouvrir ses portes après une semaine de fermeture, en raison du saccage des locaux et l’incendie d'un studio attenant. La banque rappelle pourtant qu’elle "œuvre dans l’intérêt de tous et qu’elle est d’utilité publique". Il y a deux jours, des intrus ont par ailleurs tenté de s’introduire dans un commerce du village.

Le clocher de l'église à Vao, au matin du 19 juillet 2024, après le feu.

Des symboles qui font réagir

L'incendie sans doute criminel à Notre-Dame de l'Assomption intervient alors que la Calédonie vit sa dixième semaine de violences et de troubles. Les mises à feu continuent à se succéder. Celle qui a détruit l'église classée de Saint-Louis a provoqué un choc à l'échelle de tout le pays, voire au-delà, de même que les atteintes aux religieux qui en ont été délogés. L'église de Vao représente également un héritage et un patrimoine connu et respecté. En plus d'être un lieu de culte où les célébrations se succèdent, dans la joie comme dans la tristesse, depuis environ 160 ans.

Louis Mapou évoque "une perte considérable"

"Ces deux églises étaient des symboles du patrimoine religieux, historique et culturel de la Nouvelle-Calédonie", réagit le président du gouvernement dans un communiqué. "Leur destruction, totale pour celle de Saint-Louis et partielle pour celle de Vao, représente, que l’on soit croyant ou non, une perte considérable." Louis Mapou "condamne ces agissements intolérables qui, en plus de s’en prendre au sacré, fragilisent encore un peu plus la paix sociale". Il "renouvelle son appel au calme et à la raison malgré la période difficile que traverse la Nouvelle-Calédonie".

"Toucher à l’Eglise, c’est toucher à Dieu, c’est incompréhensible et ça fait mal"

En mai déjà, l’église de l'Espérance située à Nouméa, aux Portes-de-Fer, était vandalisée. Marie-Thérèse est une paroissienne de Tina et de Rivière-Salée. Elle a livré son ressenti à Medriko Peteisi.