Trois jours après l'église de la mission à Saint-Louis, au Mont-Dore, Notre-Dame de l'Assomption à son tour incendiée. L'édifice religieux, lui aussi bâti sous l'impulsion des maristes dans les années 1860, a été brûlé ce vendredi dans la nuit, à l'île des Pins, au village de Vao.
Détruite par endroits
Selon les informations de NC la 1ère, le corps de la structure a été préservé. Mais la sacristie, la salle attenante située à l’arrière du bâtiment, a été détruite par les flammes, de même qu’une partie du toit ainsi que le clocher. Clocher pour lequel l'église de Vao a obtenu en 2015 un classement partiel aux monuments historiques de la province Sud, qui concernait également le parquet du chœur.
Habitants et pompiers de l'aérodrome
Des bénévoles et des habitants qui veillent toutes les nuits afin de surveiller les infrastructures de l’île sont rapidement intervenus pour circonscrire le feu, appuyés par les moyens des pompiers de l’aérodrome. Ce matin, les gendarmes ont procédé aux premières constatations, tandis que les pompiers se trouvaient toujours sur place.
Conséquence sur les écoles
Dans ce contexte, le directeur de Notre-Dame des anges, le groupe scolaire géré par l'enseignement catholique, a décidé de renvoyer les élèves chez eux. Notamment en raison de la mise en sécurité de l’église, qui est située entre les écoles et la cantine. La mauvaise météo rendait également les déplacements difficiles.
Une insécurité jugé grandissante
On relèvera que la BCI est maintenue fermée ce vendredi, en raison d'une insécurité jugé grandissante. L'agence venait de rouvrir ses portes après une semaine de fermeture, en raison du saccage des locaux et l’incendie d'un studio attenant. La banque rappelle pourtant qu’elle "œuvre dans l’intérêt de tous et qu’elle est d’utilité publique". Il y a deux jours, des intrus ont par ailleurs tenté de s’introduire dans un commerce du village.
Des symboles qui font réagir
L'incendie sans doute criminel à Notre-Dame de l'Assomption intervient alors que la Calédonie vit sa dixième semaine de violences et de troubles. Les mises à feu continuent à se succéder. Celle qui a détruit l'église classée de Saint-Louis a provoqué un choc à l'échelle de tout le pays, voire au-delà, de même que les atteintes aux religieux qui en ont été délogés. L'église de Vao représente également un patrimoine connu et respecté. En plus d'être un lieu de culte où les célébrations se succèdent, dans la joie comme dans la tristesse, depuis environ 160 ans.
Pour le grand chef, "aucune justification" à "cette folie"
Le grand chef du district coutumier évoque, dans un communiqué diffusé samedi, "un événement tragique touchant un lieu cher à notre île et un symbole de notre histoire depuis 1860". Pour Guillaume Vendegou, "aucun acte d’une telle ampleur ne doit être toléré, de même qu’aucune justification qui tenterait d’expliquer cette folie n’est entendable. Nous faisons appel à la raison de chacun car il est impératif que de tels actes cessent immédiatement."
Louis Mapou évoque "une perte considérable"
"Ces deux églises étaient des symboles du patrimoine religieux, historique et culturel de la Nouvelle-Calédonie", réagit le président du gouvernement dans un communiqué. "Leur destruction, totale pour celle de Saint-Louis et partielle pour celle de Vao, représente, que l’on soit croyant ou non, une perte considérable." Louis Mapou "condamne ces agissements intolérables qui, en plus de s’en prendre au sacré, fragilisent encore un peu plus la paix sociale". Il "renouvelle son appel au calme et à la raison malgré la période difficile que traverse la Nouvelle-Calédonie".
"Toucher à l’Eglise, c’est toucher à Dieu, c’est incompréhensible et ça fait mal"
En mai déjà, l’église de l'Espérance située à Nouméa, aux Portes-de-Fer, était vandalisée. Marie-Thérèse est une paroissienne de Tina et de Rivière-Salée. Elle a livré son ressenti à Medriko Peteisi.