Crise en Nouvelle-Calédonie : l'église de Saint-Louis au Mont-Dore incendiée, un patrimoine historique et religieux parti en fumée

L'église de Saint-Louis. Archives.
La communauté catholique est sous le choc, après l’incendie ce mardi 16 juillet 2024 de l’église de Saint-Louis. Les circonstances du sinistre ne sont pas encore connues, mais la perte de cet édifice religieux plus que centenaire s’ajoute aux autres faits de violence qui agitent la tribu et ses alentours, depuis le 13 mai dernier.

Tristesse et consternation. Ce sont les sentiments qui dominent, ce mercredi, à l’archevêché de Nouméa. Monseigneur Michel-Marie Calvet, évêque de Nouvelle-Calédonie, n’en finit pas de se repasser les images de l’église de Saint-Louis en flammes. L’édifice, vieux de 156 ans, a été incendié ce mardi 16 juillet. “Ce n’est pas quelque chose qui est arrivé par accident. Quand il y a un cyclone, tout le monde se met ensemble pour travailler. Là, au contraire, il y a des gens qui ont voulu détruire. Ils ont détruit plusieurs jours avant plusieurs bâtiments de la mission et ont menacé la communauté religieuse qui était là, qui a dû être exfiltrée. C’est profondément choquant”, témoigne Monseigneur Calvet.

"Ils se livrent à n'importe quoi"

À la veille des obsèques de l’homme de la tribu tué il y a une semaine, par un tir de riposte du GIGN à l’intérieur de l’église, les causes de l’incendie interrogent. Depuis le 13 mai, des affrontements avec les forces de l’ordre dans le cadre d’opérations de sécurisation de la route ont rarement été mis en pause. Le symbole que représente la mission catholique installée sur ces terres du Sud depuis 1859, a fait les frais d’une rage sans précédent. “Quand on n’explique pas à des jeunes le fonctionnement de la société du bien commun, ils se livrent à n’importe quoi. C’est grave, notamment de la part de ceux qui ont utilisé la “naïveté” de la jeunesse”, assure Monseigneur Calvet.

"C'est le travail de leurs vieux"

Le 8 septembre 1868 marque les débuts de l’église de Saint-Louis. Sa bénédiction a lieu ce jour là. Et la pause de son clocher se fera dix ans après. L’édifice a été construit avec des matériaux locaux. Il s’élève au milieu d’une mission devenue prospère à la force du poignet. Une mission qualifiée alors, de “petit Vatican”. “Je suis profondément touchée et je pense que les gens de Saint-Louis doivent le ressentir profondément”, regrette de son côté Monique Villisseck, spécialiste de l’histoire de la mission de Saint-Louis. “C’est le travail de leurs vieux, c’est tout un passé qui est imbriqué avec les autres communautés. C’est une page d’histoire qui se tourne et j’espère qu’on en construira une encore plus belle”.

Assise dans la commune du Mont-Dore, l’église de Saint-Louis représentait un symbole fort de l’empreinte religieuse catholique et au-delà, son rayonnement dans la vie des communautés du pays. Sa destruction par le feu le 16 juillet 2024, marque un tournant, dans plus d’un siècle d’histoire.

Le reportage de Thérèse Waïa et Mourad Bouretima : 

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La mairie du Mont-Dore a réagi, ce mercredi.