Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie veut règlementer l'adoption des animaux de compagnie

Chez des éleveuses canines à Païta et Dumbéa, cane corso et rottweiler.
Lors de la dernière réunion hebdomadaire du gouvernement, un projet de loi du pays relative « à l’identification et à la cession de carnivores domestiques » a été examiné. Un texte porté par la vice-présidente Isabelle Champmoreau, qui a pour objectif d’améliorer le bien-être des chats et des chiens, et de limiter leur impact.

Les nuisances liées à la surpopulation canine et féline (dans une moindre mesure), ont des conséquences sur la tranquillité et la sécurité publique. Selon le gouvernement, les aboiements, morsures et déjections représentent une des premières causes de plaintes dans les mairies. Des carnivores responsables d’attaques d’espèces protégées, et qui peuvent être vecteurs de certaines maladies.

Le projet de loi du pays rendra l’identification obligatoire pour les chats et chiens qui viennent de naître, ou qui sont donnés ou vendus à un tiers. Cela permettra d’évaluer les populations de chiens et de chats, de distinguer ceux qui n'ont pas de propriétaire, afin de prendre des mesures pour diminuer le nombre d’animaux errants ou en divagation.

Éviter les élevages sauvages

Deuxième objectif : créer un statut d’éleveur, permettant de vendre ou de donner des portées de chiots ou de chatons. Cela permettra de limiter la prolifération des animaux et d’identifier les éleveurs sérieux. Pour ces professionnels affiliés à la société canine territoriale, c'est un grand pas en avant pour le secteur, même s'ils s'inspirent déjà de la réglementation en vigueur dans l'Hexagone. "Cela fait dix ans que ce projet de loi est dans les cartons et qu'il ne sort pas, retrace Claude Donskoff, éleveuse à Païta. On en a besoin parce que tout le monde n'est pas aussi passionné que moi à bien faire les choses. Il faut une réglementation, c'est important."

À Katiramona, Françoise Hubbard, éleveuse depuis trente ans, s'est spécialisée dans le rottweiler. "Avec nos chiens qui sont inscrits au livre des origines français, nous avons déjà tout ce que la réglementation va mettre en place. L'identification est obligatoire pour le pedigree, on a les certificats de bonne santé des chiots qu'on va vendre, on puce et on vaccine."

Cession et vente

Enfin le texte prévoit de réglementer la cession et la vente, et ce, afin que l’animal ne soit pas séparé de sa mère avant l’âge de huit semaines. Car un chiot ou un chaton sevré trop tôt risque de souffrir de troubles comportementaux, et notamment d'agressivité. L'acheteur devra être informé de l'état de santé de son nouveau compagnon grâce à un document obligatoire délivré par un vétérinaire. La publication d’annonces relatives à la cession de chiens et de chats sera encadrée, possible seulement pour les animaux identifiés et les éleveurs. Le défaut d'identification ou la cession de carnivores en dehors du cadre légal pourront être punis d'une amende administrative d'un montant maximum de 100 000 francs pacifique.

Le reportage de Thérèse Waia et Franck Vergès :

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