La première chasse au trésor calédonienne remportée par un Nouméen

Lucie Lods (secrétaire de l'Association Marguerite), Manuel Cormier (trésorier de l'association) , Nicolas Aupetit, Ségolène Lenormand (directrice Association Marguerite/Fort Teremba), Laura Druart (membre de l'association).
110 jours ! C'est le temps qu'il aura fallu pour découvrir le trésor de l'association Marguerite. Cette grande chasse virtuelle lancée début juillet a attiré 293 équipes calédoniennes. Vendredi dernier, un entrepreneur de Nouméa a déterré un coffre.

Moindou, vendredi 20 octobre 2023. Deux hommes grimpent dans un bateau de pêche. Après seulement quelques jours de recherches autour des énigmes, ils ont dégagé une solution, transformée en coordonnées géographiques : 165° 43’ 18’’E et 21° 47’ 02’’ S. Elles correspondent à l'îlot Teremba, accessible en paddle ou en kayak.

L'îlot Teremba, situé entre Moindou, Farino et La Foa.

"Tout seul ça aurait été vraiment compliqué" 

Nicolas Aupetit n'a découvert l'existence de cette chasse au trésor que la semaine dernière, suite à lecture d'un article de presse. "J'ai commencé dans la nuit de dimanche à lundi. Je me suis tout de suite pris au jeu ! J'y ai passé une bonne partie de la semaine pour essayer de combiner les énigmes, lire tous les indices envoyés en plus par les organisateurs. C'est une sorte de grand puzzle. Et ça n'est que vers la fin, quand on assemble et que ça prend sens, que l'on sait que nos hypothèses sont correctes." Avec un ami, à Nouméa, ils échangent sur les pistes que leur inspirent les schémas et les textes présents dans le livret du Fort Teremba.

Deuxième énigme du livret de la chasse au trésor du Fort Teremba

On a débarqué sur l'îlot avec un sac à dos et une pelle ! On devait être un peu bizarres (rire) ! On en a fait le tour et en combinant les derniers éléments des énigmes, ça nous a amené à un point où le sol n'était pas aussi dur qu'ailleurs. On a dégagé le coffre... C'est une sorte de rêve d'enfant qui se réalise à ce moment-là.

Nicolas Aupetit, vainqueur de la chasse au trésor

"On vient de commencer une autre chasse au trésor"

C'était la première fois que Nicolas Aupetit participait à une vraie chasse au trésor. "Ce genre de jeu concours est très stimulant, très intéressant, pour lui. On a beaucoup apprécié le fait qu'il puisse se réfléchir complètement à distance. C'est très prenant ! Même la nuit, on y pense ! On aime ce genre de défis : logique, réflexion, cryptographie, stéganographie... On vient d'en commencer une nouvelle, l'Elixir d'or, qui se passe dans l'Hexagone. Les organisateurs prévoient entre six mois et deux ans de recherches avant que le trésor puisse être trouvé."

 

Troisième énigme du livret de la chasse au trésor du Fort Teremba

Six mois de travail

Un jeu imaginé par le trésorier de l'association Marguerite, Manuel Cormier, qui a mis six mois à l'échafauder. Il s'est inspiré pour cela d'autres quêtes, comme celle de la Chouette d'or. "Comme les solutions étaient disponibles, j'ai pu voir un peu comment ça s'articulait, et créer une chasse au trésor de même type, ici sur le territoire." Pour les vainqueurs, 300 000 francs étaient à la clef. Grâce aux participants, l'association Marguerite renfloue ses caisses et pourra envisager d'organiser un nouveau spectacle son et lumière à l'avenir.

Il était pour nous évident de s'inspirer de l'histoire du bagne, de Teremba en particulier, et d'une histoire vraie assez extraordinaire. C'est celle d'Emile Charmier, ce bagnard qui s'est évadé avec dix autres compagnons de chaînes en 1879. Ils sont arrivés jusqu'en Australie.

Manuel Cormier, trésorier de l'association Marguerite

Septième énigme du livret de la chasse au trésor du Fort Teremba

Les membres de l’association Marguerite réfléchissent à récidiver en 2024. "Nous sommes satisfaits des retours des participants, qui nous disent avoir passé de bons moments, avoir apprécié la difficulté des énigmes, espérer qu'une seconde édition aura lieu l'an prochain... Il y avait deux phases dans le jeu : un challenge cérébral, avec les énigmes à résoudre chez soi, et arriver à se rendre sur cet îlot Teremba. C'était suffisamment compliqué pour qu'on ne puisse pas le découvrir en quelques heures. La preuve, ça a mis 110 jours."