Le désarroi d'un cultivateur de Normandie a ému les Calédoniens

Vitolio sur son champ, après la démolition de ses plantations.
Le chagrin de ce cultivateur de Normandie, a fait le tour des réseaux sociaux. Son champ en bordure de la voie de dégagement Est a été détruit mercredi sous l’œil des forces de l’ordre à la demande de la province Sud, propriétaire du terrain. Il avait demandé un délai, le temps de récolter le fruit de son travail.

Taros arrachés, bananiers coupés : pourquoi ce petit champ en bordure de la voie de dégagement Est, entre la station service et le collège de Normandie a-t-il été entièrement détruit à la demande de la province Sud ? Sa destruction du jour au lendemain sous l’œil des forces de l’ordre, a ému de nombreux internautes. Pour le couple de cultivateur, c’est l’incompréhension. La province Sud à qui appartient le terrain, avait bien demandé leur départ mais la famille avait sollicité un délai, pour pouvoir récolter le fruit de son travail.

Le champ de Vitolio, avant sa démolition.

Terrain appartenant à la province Sud

Une quarantaine de plants de tarots, autant de bananiers, un citronnier et des ananas... Il ne reste aujourd’hui plus rien du champ de Vitolio et sa famille.  

Alors qu’il est en difficulté financière en décembre dernier, il décide d’aménager un champ pour subvenir à ses besoins. Mais le terrain appartient à la province Sud. En l’absence d’autorisation, l’institution lui a demandé d’y mettre un terme. S’en sont suivis plusieurs échanges de courriers et plusieurs rencontres depuis le mois de décembre.

"J’étais au courant que j’étais sur un terrain qui ne m’appartient pas. J’ai reçu trois courriers, et je suis allé les voir trois fois. J’ai fais une lettre, pour leur demander à avoir jusqu’au mois de décembre, pour pouvoir récupérer ce que j’ai planté", explique Vitolio Tuiasoa.

Vitolio Tuiasoa

"Ils ont tout démoli"

Malgré le délai demandé par la famille ce mercredi 24 août, sous l’œil des forces de l’ordre, un prestataire mandaté par la province Sud a retiré les plants.

Le champ de Vitolio, après sa démolition.

Pour Keleto, le beau-père de Vitolio présent ce jour-là, les choses auraient pu être faites différemment. "Ils nous ont dit de ne pas nous en faire et qu’ils allaient enlever ça proprement et les mettre sur le bord de la route qu’on puisse les récupérer après. Et on est revenus deux heures après, et le constat que l’on a fait c’est qu’ils n’ont pas arraché, ils ont tout démoli. C’est de la méchanceté gratuite, c’est ce qui nous fait mal au coeur", regrette le membre de la famille.

Keleto, beau-père de Vitolio

Danger pour la circulation 

De son côté, la province Sud indique que la plantation se trouvait dans une zone représentant un "danger pour la circulation" et un "espace réservé à la sécurisation des accès piétons, circulant entre la Belle Vie et l’ancien péage, notamment des scolaires du collège de Normandie".

Selon l’institution, la plantation a donné lieu à un "défrichement de forêt sèche au mépris des règles visant à la protection de l’environnement". 

Le communiqué de presse de la province Sud :

Le communiqué de presse de la province Sud, du vendredi 26 août.