La justice s’est déplacée à la Coulée ce mercredi matin. Il s’agissait de reconstituer les faits du 29 octobre 2016 qui ont conduit à la mort de William Décoiré. La famille rejette la thèse de la légitime défense.
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La reconstitution relative aux circonstances de la mort de William Décoiré aura duré 5 heures, elle a débuté à 5 h pour se terminer vers 10 h ce mercredi matin. Cinq heures durant lesquelles les témoins du drame ont retracé pas à pas les évènements du 29 octobre 2016, sur les lieux même du drame, au niveau du lotissement du Ranch, à La Coulée. Là où, un an et demi plus tôt le jeune de 23 ans, habitant Saint-Louis, était mortellement touché par un tir de gendarme lors d’un contrôle.
Seules les personnes convoquées par la magistrate étaient autorisées à y assister, à savoir les 4 gendarmes, 6 jeunes sur les 8 mis en cause, (3 d’entre eux sont incarcérés et venaient directement du Camp Est), l’expert balistique, le médecin légiste, les avocats des deux parties, les enquêteurs, Line Décoiré la mère de William et des membres de la famille, ainsi que Rock Wamytan, l’un des deux grands chefs de Saint-Louis.
Quelques jours avant cette reconstitution, le gendarme auteur du tir mortel a été mis en examen. Un préalable juridique nécessaire à l’organisation de la reconstitution.
Il s'agissait de donner un statut juridique au gendarme, lui permettant d'être assisté d'un avocat et lui ouvrant un certain nombre de droits (comme celui de demander au juge d'instruction des actes complémentaires, expertises, auditions etc..).
On rappelle que la mort de William avait entraîné une vive émotion au sein de la tribu et une vague de contestation et de heurts avec les gendarmes, des barrages avaient été érigées sur la RP1, au niveau de Saint-Louis, bloquant ainsi pendant plusieurs jours les habitants du Mont-Dore et les usagers de cette route.
Après 5 heures de reconstitution, les gendarmes et leur avocate penchent toujours pour la légitime défense. Une thèse que réfute aujourd’hui encore l’avocat de la famille, Me Lucien Felli qui est arrivé de Paris dimanche dernier. Pour lui, William « tentait de s’enfuir et d’éviter le barrage mais ne voulait pas tuer un gendarme. »
Emue après les opérations, Line Décoiré, la mère de William, a témoigné de son soulagement de voir enfin la reconstitution se dérouler et dit « attendre beaucoup d’elle », même si elle admet n’avoir « pas obtenu de réponse aujourd’hui ». La maman réclame aujourd’hui un procès.
Contactée, l’avocate des gendarmes, Me Nathalie Lepape n’a pas encore réagi.
Une reconstitution discrète
A la tête des opérations, la juge d’instruction Nathalie Larsabal. La reconstitution était couverte par le secret d’instruction, les journalistes étaient donc tenus à l’écart, des panneaux ont été mis en place pour cacher la scène, mais on pouvait apercevoir certains jeunes et les mouvements de la fourgonnette blanche, vraisemblablement la même que William Décoiré conduisait au moment des faits.Seules les personnes convoquées par la magistrate étaient autorisées à y assister, à savoir les 4 gendarmes, 6 jeunes sur les 8 mis en cause, (3 d’entre eux sont incarcérés et venaient directement du Camp Est), l’expert balistique, le médecin légiste, les avocats des deux parties, les enquêteurs, Line Décoiré la mère de William et des membres de la famille, ainsi que Rock Wamytan, l’un des deux grands chefs de Saint-Louis.
Quelques jours avant cette reconstitution, le gendarme auteur du tir mortel a été mis en examen. Un préalable juridique nécessaire à l’organisation de la reconstitution.
Il s'agissait de donner un statut juridique au gendarme, lui permettant d'être assisté d'un avocat et lui ouvrant un certain nombre de droits (comme celui de demander au juge d'instruction des actes complémentaires, expertises, auditions etc..).
On rappelle que la mort de William avait entraîné une vive émotion au sein de la tribu et une vague de contestation et de heurts avec les gendarmes, des barrages avaient été érigées sur la RP1, au niveau de Saint-Louis, bloquant ainsi pendant plusieurs jours les habitants du Mont-Dore et les usagers de cette route.
La famille conteste toujours la légitime défense
Cette reconstitution intervient un an et demi après les faits. L’affaire avait été classée sans suite en janvier 2017, la légitime défense ayant été retenue. Une version contestée par la famille et leurs avocats qui ont déposé plainte et se sont constitués partie civile.Après 5 heures de reconstitution, les gendarmes et leur avocate penchent toujours pour la légitime défense. Une thèse que réfute aujourd’hui encore l’avocat de la famille, Me Lucien Felli qui est arrivé de Paris dimanche dernier. Pour lui, William « tentait de s’enfuir et d’éviter le barrage mais ne voulait pas tuer un gendarme. »
La juge d’instruction doit maintenant décider de poursuivre ou non
Quel sera la décision de la magistrate ? Procès ou non-lieu ? Elle devra statuer au vu des éléments retenus lors de la reconstitution, d’ici le mois de septembre, selon l’avocat de la famille. Ce dernier promet de porter l’affaire au plus haut niveau et a même proposé de la « délocaliser ».Emue après les opérations, Line Décoiré, la mère de William, a témoigné de son soulagement de voir enfin la reconstitution se dérouler et dit « attendre beaucoup d’elle », même si elle admet n’avoir « pas obtenu de réponse aujourd’hui ». La maman réclame aujourd’hui un procès.
Contactée, l’avocate des gendarmes, Me Nathalie Lepape n’a pas encore réagi.