Des négociants inquiets, un marché du nickel soudainement déprimé, des cours qui baissent en Chine. Cela ne fait pas l'affaire des mines et des usines de la Nouvelle-Calédonie. Il aura suffi d'un tweet du président américain Donald Trump pour relancer la déprime du nickel...
Lundi, la Bourse des métaux de Shanghai a vu les cours du nickel chuter de près de 2 %. Un tweet de Donald Trump annonce un relèvement des taxes sur les importations chinoises à compter de ce vendredi. Les investisseurs délaissent provisoirement les métaux industriels et le nickel. En deux tweets dominicaux, Donald Trump a fait remonter la tension dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Tensions également sur le marché du négoce des matières premières pour les usines chinoises.
La Bourse des métaux de Londres, fermée ce lundi, ne manquera pas de réagir mardi matin. Pour les métaux industriels et le nickel, hausse ou baisse, tout dépendra de l'issue des négociations commerciales...
Tensions
Les jours passent et ne se ressemblent pas. En fin de semaine, les métaux de base et le nickel avaient rebondi en raison d’une vague d’optimisme concernant la reprise des négociations commerciales. Lundi, le pessimisme a gagné les marchés asiatiques. Après une trêve, Donald Trump a annoncé, dimanche 5 mai, une hausse des taxes douanières sur les produits chinois et notamment sur les aciers. Insatisfait de la "lenteur" des négociations avec la Chine, le président américain a annoncé des taxes supplémentaires sur 200 milliards de produits chinois et menace de taxer 325 milliards d’importations de plus. Ce lundi, le président américain a continué de préciser ses intentions par un nouveau tweet. "Depuis des années, les États-Unis perdent 600 à 800 milliards de dollars en commerce. Avec la Chine, on en perd 500. Désolé, mais ça ne se fera plus ", a-t-il déclaré. Dans le sillage de cette mise en garde, les prix du nickel et des métaux de base ont fortement baissé à Shanghai, seconde place mondiale de cotation du métal.Douche froide
La positivité des marchés asiatiques quant à l’imminence d’un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis a été douchée "alors que les discussions entre les deux pays doivent se conclure cette semaine" a déclaré Rodrigo Catril, stratège en matières premières à la National Australia Bank. "Une augmentation des tarifs douaniers américains serait une mauvaise nouvelle pour les actifs risqués comme les métaux industriels et menacerait la croissance mondiale", a ajouté M.Catril.Réactions
Sur le Shanghai Futures Exchange (SHFE), le cousin asiatique de la Bourse des métaux de Londres (LME), "le prix du contrat de nickel (future) le plus négocié pour le mois de juin est en baisse de 1,8 % par rapport à la clôture de mardi dernier" précise le Metal Bulletin (Fastmarkets) de Londres. Et les cours du nickel pourraient continuer de baisser en raison de facteurs fondamentaux négatifs. "Les aciéries inoxydables s’appuient sur leurs stocks, ce qui entraîne une baisse des commandes en aval" a déclaré un analyste chinois de Guotai Jun’an Futures cité par le M.B. Enfin, "l’offre de ferronickel augmente progressivement en Chine. Le marché a constaté, ces derniers jours, une offre plus forte, exerçant davantage de pression à la baisse sur les prix" a déclaré Citic Futures Research ce lundi à Londres. En résumé, les négociants chinois peuvent être tentés de miser, à tort ou à raison, sur une baisse des prix du nickel.La Bourse des métaux de Londres, fermée ce lundi, ne manquera pas de réagir mardi matin. Pour les métaux industriels et le nickel, hausse ou baisse, tout dépendra de l'issue des négociations commerciales...