Le ministre des Outre-mer annonce une garantie de l'État d'un montant de 60 milliards de francs Pacifique "inscrit en loi de finances pour 2025"

François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer a pris la parole au centre culturel Tjibaou jeudi 17 octobre 2024, lors de la conférence sur le plan S2R.
Lors de la présentation du plan S2R au Centre culturel Tjibaou jeudi 17 octobre, le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet a fait un discours présentant des mesures pour "le redressement" économique de la Nouvelle-Calédonie.

"Le gouvernement doit encore faire face à d'importantes dépenses pour les services publics ; il en est de même pour les provinces et pour les communes. Le chômage est également massif, il convient donc d'accompagner encore les entreprises vers un dispositif de soutien de droit commun des différentes collectivités", déclare François-Noël Buffet ce jeudi 17 octobre lors d'un discours au Centre culturel Tjibaou à la suite de la présentation du plan S2R, plan économique consacré à la sauvegarde.

Poursuite des aides "à la reconstruction"

Il en a profité pour faire plusieurs annonces. "Le soutien de l'Etat est donc amené à se poursuivre, à très court terme." D'après François-Noël Buffet, le gouvernement a d'ores et déjà prévu :

  • de poursuivre le cofinancement du chômage partiel pour les mois de septembre et octobre, pour un montant estimé à un peu plus de 23 millions d'euros, soit 2,8 milliards de francs Pacifique
  • de prolonger sur le mois d'août, le fonds de solidarité des entreprises, pour un montant de plus de 2,4 milliards de francs Pacifique
  • de mettre en place le dispositif de financement de la reconstruction des écoles et des édifices endommagés ou détruits. "Je signerai dans les jours qui viennent, la circulaire destinée au Haut-commissaire, qui sera chargé de l'évaluation de ces dommages puis de mettre en œuvre cette aide à la reconstruction."

"Poursuivre l'ensemble des efforts"

"Au-delà de ces actions de très court terme, et pour répondre aux enjeux du redressement nous devons définir les modalités d'un soutien efficace du gouvernement à la Nouvelle-Calédonie", affirme le ministre. 

"Il est impératif de poursuivre l'ensemble de ces efforts. (...) Tout plan de redressement devra comporter des réformes ambitieuses" a indiqué le ministre des Outre-mer dans la suite de son discours, tourné vers l'avenir du territoire. "Ce rééquilibrage ne sera pas facile et chacun devra assurer sa part d'efforts. Le gouvernement accompagnera les différentes étapes de ce redressement." François-Noël Buffet a également annoncé une garantie de l'état d'un montant de 60 milliards de francs Pacifique,"inscrit en loi de finances pour 2025, qui permettra à l'AFD d'accorder également un prêt du même montant."

"Des actes concrets"

"Le gouvernement a vocation à accompagner, la solution c'est vous qui l'avez dans vos mains. (..) L'avenir de la Nouvelle-Calédonie, c'est vous qui l'avez", à la fin de son discours, le ministre a interpellé les responsables politiques calédoniens en les invitant "à regarder les contraintes et les réalités en face et à accepter de discuter, de dialoguer et de construire. Face à ces principes et ces valeurs, il va falloir maintenant mettre des actes concrets."

À la sortie de la conférence, Louis Mapou, président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie a réagi au discours de François-Noël Buffet. Il a salué le fait que "l'État est prêt à soutenir les collectivités pour retrouver un équilibre minimal dans le contexte actuel." "J'ai également noté la demande que nous avons formulée sur la demande de chômage partiel. Il est arrivé à son terme et le ministre a indiqué aux représentants des syndicats du patronat et des travailleurs que l'État allait poursuivre le dispositif ", ajoute Louis Mapou.

David Guyenne, président de la CCI, en revanche, n'était "pas tout à fait "rassuré par le discours du ministre des Outre-mer. Il s'est exprimé au micro de NC la 1ère. "Il y a des points pour lesquels on peut être optimiste notamment l'engagement du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à essayer d'avoir une démarche commune qui inclut toutes les forces vives."