C’est une nouvelle étape importante dans "l'affaire des abattages des requins". Le rapporteur public du tribunal administratif considère que les requêtes de l'association Ensemble pour la planète sont fondées. A savoir, que les campagnes de prélèvement des requins tigres et des requins bouledogues entre avril et décembre 2023 sont illégales et disproportionnées par rapport aux risques encourus. Mais également qu'elles ne tiennent pas compte de la conservation des espèces dans leur milieu naturel. "Enfin la juridiction administrative indique que la puissance publique ne peut pas causer des impacts aussi importants à des grands animaux marins qui sont essentiels pour les écosystèmes, sans un minimum d'encadrement scientifique. EPLP est ravie du sens des conclusions et on espère que la juridiction les suivra dans son délibéré", commente Maître CéIine Joannopoulos, avocate d’EPLP.
"Des affirmations non vérifiées"
A ce stade, le rapporteur public ne reconnaît pas les décisions prises par la mairie de Nouméa et par la province Sud. Suite à cette prise de position, le représentant de la mairie de Nouméa n'a pas souhaité s'exprimer, il se réfère aux écrits soumis au tribunal administratif.
De son côté, Maître Guilem Guépy, avocat de la province Sud, a pris la parole et donné un avis circonstancié. Selon lui, les affirmations faites par EPLP ne sont pas vérifiées.
Délibéré attendu d'ici la fin de l'année
Après avoir été suspendus d’octobre à décembre 2023, suite à deux référés du tribunal administratif, les abattages de requins bouledogues et des requins tigres continuent d’être au cœur des débats. Les délibérés de l’audience de ce 14 décembre est attendu d’ici la fin de l’année.
Se baigner à ses risques et périls
A noter que le rapporteur du tribunal administratif s’est aussi prononcé en faveur de la requête d'un Nouméen qui s’opposait à l’arrêté municipal concernant l’interdiction de baignade, de mai à fin novembre 2023.
Le rapporteur public déclare notamment que l’arrêté doit être proportionnel à la sécurité publique, que l’interdiction doit être limitée dans l’espace et dans le temps. Pour ce Nouméen, la liberté du citoyen doit être respectée, chacun doit pouvoir se baigner à ses risques et péril. Il salue toutefois la décision municipale concernant la mise en place des filets anti-requins.