"Ça a été choquant. Je ne pensais pas me faire agresser par des jeunes de 15-16 ans", témoigne Christophe, 40 ans. Chauffeur de poids lourds pendant vingt-et-un ans, il transporte désormais des scolaires et des particuliers pour un sous-traitant du Syndicat mixte des transports urbains (SMTU), à Nouméa. Parmi ses trajets, la ligne N7, vers Ducos-Marconi. C’est dans la navette effectuant ce trajet qu’il a été agressé par des jeunes il y a deux semaines.
En trois mois d'activité, "je me suis déjà fait insulter deux ou trois fois. J’avais prévenu mes patrons. Que ce soit de la part de jeunes ou de personnes âgés, on ramasse des noms d’oiseaux. Ils n’acceptent pas qu’il y ait des règles dans une petite navette." Il évoque aussi les tags à nettoyer.
Je ne veux plus que ça se reproduise, ça c’est clair, mais j’aime mon travail.
Christophe, chauffeur de navette publique à Nouméa.
Certains de ses collègues vont au travail avec la boule au ventre. Lui assure ne pas avoir peur. “Je ne veux plus que ça se reproduise, ça c’est clair, mais j’aime mon travail." Alors il a prévenu les passagers qu'il transporte tous les jours : "C’est pour vous qu’on le fait. Si un jour vous n’avez plus de navette pour vous emmener en haut du quartier, vous l’aurez cherché. C’est à vous de discuter avec les habitants."
Après des agressions ou des caillassages, des arrêts ne sont parfois plus desservis pendant de plus ou moins longues périodes. Une autre façon de prévenir : il n'est acceptable pour personne de travailler dans de telles conditions.