“Nous ne renoncerons jamais aux rêves de nos pères.” Message de détermination, lancé par des militants indépendantistes au ministre de l’Intérieur en déplacement en Calédonie. Ils étaient environ 1 200 selon les forces de l’ordre - plus de trois mille d’après les organisateurs - à former une “marche pacifique”, ce vendredi matin, dans le centre-ville de Nouméa.
L’Union calédonienne - qui a rencontré Gérald Darmanin une bonne partie de la matinée - et les partis nationalistes entendaient dénoncer le document martyr. Ce support aux négociations entre les politiques calédoniens et l’Etat quant à la construction de l’avenir institutionnel. Notamment pointée, la disparition de la notion de peuple kanak.
Il faut profiter de l’arrivée du ministre, et que le message soit passé. De reconnaître, d’abord, qu’il y a un peuple premier, ici.
Une manifestante
Arrêt à la statue de la Paix
Après un passage devant l’annexe du haut-commissariat, à défaut des grilles de la résidence, le cortège s’est rendu place de la Paix. Les participants à cette mobilisation ont déposé des fleurs aux pieds de la statue qui représente la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur.
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Parmi les manifestants, des syndicalistes de l’USTKE, pour qui il est impossible de revenir sur l’Accord de Nouméa. "Le document martyr a ce grand tort qu’il se situe toujours à l’intérieur du périmètre de la République française", déclare André Forest, président de l’USTKE. "On ne peut pas descendre en dessous de l’accord plancher, de l’Accord de Nouméa, qui lui mène vers l’accession à la souveraineté."
L'appel du Palika… à ne pas se mobiliser
Absent de cette mobilisation, le Palika. Dans un communiqué, le Parti de libération kanak appelait "ses structures et ses militants à (…) ne pas mettre en péril et compromettre les discussions en cours au travers d'événements et de mobilisations inappropriés, sources d'incompréhension pour la population calédonienne." "On a différentes manières d'aborder les choses", répond Christian Tein, commissaire général de l'Union calédonienne. "Les camarades ont fait le choix de dire qu'ils s'inscrivent dans une démarche, en sachant qu'il y a un congrès du front à un moment donné. On devra faire un retour sur les positionnements des uns et des autres. L'objectif reste le même, c'est la pleine souveraineté."
Une marche qualifiée par Nicolas Metzdorf de “gros plantage”. Et le député non indépendantiste d’ajouter, sur les réseaux sociaux : “La ligne du dialogue tripartite est donc plébiscitée. De bon augure pour les négociations de ce week-end.”
Le reportage de Brigitte Whaap et Laura Schintu