La présidence du Congrès de Nouvelle-Calédonie demande officiellement à "la présidence de la République française ", dans un courrier daté du 7 juin, "d'arrêter la procédure de révision constitutionnelle afin de ramener l'apaisement dans notre pays et d'envisager une reprise des discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie conformément à l'esprit des accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa".
Roch Wamytan, le président du Congrès, et sa vice-présidente, Caroline Machoro-Réignier, du groupe UC-FLNKS et Nationalistes, veulent une "mission pluridisciplinaire de médiation" afin de "retrouver le chemin du dialogue qui engagera notre pays dans sa reconstruction, sur la base d'un nouveau modèle économique et social plus juste, plus équitable, plus inclusif pour l'ensemble des populations et dans l'intérêt du pays".
Responsabilité collective
Selon les co-signataires de cette lettre, la crise que traverse la Nouvelle-Calédonie aurait pu être évitée "si les appels et les mises en garde avaient été entendus et pris en compte". Et d'ajouter : "force est de constater que nul n'aurait prédit une crise de cette ampleur."
"Notre devoir, en tant qu'élus, nous impose aujourd'hui de reconnaître notre responsabilité collective face à ces évènements", écrivent Roch Wamytan et Caroline Machoro-Reignier, élus indépendantistes. Ils appellent à un "retour au calme" afin de "rétablir la confiance au sein de la population". Puis, ils fustigent les forces de l'ordre : "ces sentiments sont exacerbés par l'usage abusif et disproportionné des forces de l'ordre. L'État se doit de faire preuve de modération." Ils demandent à l'État de faire le bilan du nombre de décès et de personnes blessées.
Des informations sur les incarcérations
La présidence du Congrès interpelle également l'Etat sur " le sort réservé aux personnes ayant fait l'objet d'interpellations et de poursuites judiciaires, notamment ceux qui sont incarcérés au Camp Est dans des conditions de détentions humainement alarmantes."
Ils veulent obtenir le nombre exact d'interpellations et les identités de ces personnes qui "ont été déportées vers le centre détention de Koné et vers des prisons de France", selon leurs propres mots. Et de demander, "l'impartialité de l'Etat" pour que "tous les citoyens du pays bénéficient d'un traitement équitable et que la justice s'applique sans aucune distinction."