Crise en Nouvelle-Calédonie : la vie reprend difficilement dans les quartiers de Kaméré et de Tuband

Le quartier de Kaméré porte les stigmates des violences survenues dans la zone depuis une quinzaine de jours.
Si les forces de l'ordre œuvrent chaque jour pour sécuriser les quartiers de Nouméa et du Grand Nouméa, le retour au calme peine à se matérialiser. Policiers et gendarmes tentent de sécuriser les zones déblayées, mais les habitants n'osent toujours pas sortir de chez eux. Bouleversés et toujours apeurés par les exactions des jours précédents, ils s'isolent dans leurs maisons.

Malgré la présence des forces de l'ordre, le silence est de plomb. Dans certains quartiers comme celui de Kaméré, les habitants sont toujours cloitrés chez eux. Tous ou presque se taisent, par peur des représailles. Et la vie reprend difficilement son cours.

"Depuis dimanche, il y a la police ici dans les quartiers. Les gens commencent à sortir, mais il n'y a pas de magasins ici. Et à Ducos il n'y a plus rien, à part quelques uns. Mais il faut faire la queue et traverser toute la zone. Et c'est compliqué pour nous", raconte un habitant de Kaméré.

Le quartier, au coeur des émeutes jusqu'à samedi dernier, garde encore les stigmates des violences qui ont émaillé la vie de ses habitants, ces quinze derniers jours. 

Habitants retranchés à Tuband aussi 


La peur et l'angoisse planent aussi à Tuband, un quartier déblayé à de multiples reprises. Mais les militants indépendantistes restent encore très actifs. La police intervenait de nouveau sur site hier, lundi 27 mai. Un groupe de jeunes filles, fait partie des rares habitants qui osent s'aventurer à l'extérieur. "On est rassurés parce qu'on se connaît tous. On pensait que ça allait être calme mais le soir on entend les gens retirer les saletés pour les remettre sur la route", raconte l'une des jeunes filles.

Si de nombreux quartiers sont sécurisés selon les autorités, le retour à la normale est loin d'être acquis dans ces lieux. L'assistance de la police ne change rien, même si elle apporte une accalmie, encore beaucoup trop fragile.

Le reportage d'Aiata Tarahu et Cédric Michaut : 

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