Quel bilan et quels projets pour les centres de détentions de Polynésie française ?

Prison de Nuutania à Tahiti
Le Haut-commissaire de la République au fenua, Eric Spitz, a réuni ce mercredi 12 février dans ses bureaux, les acteurs de la sécurité publique, des magistrats au tribunal de Papeete mais aussi les agents et les directions des centres pénitentiaires en Polynésie française. Cette réunion a permis à l’ensemble de faire un bilan de l’année écoulée et des projets à venir, en termes de conditions de détention par exemple, ou encore sur les futurs travaux prévus dans les centres de détention a Uturoa, aux îles Marquises ou encore à la prison de Nuutania.

Ce mercredi 12 février, lors du conseil d'évaluation 2023-2024, des discussions importantes ont eu lieu concernant les projets de rénovation et les initiatives visant à améliorer les conditions de vie des détenus.

Le centre de détention de Tatutu à Papeari continue de se projeter vers l'avenir, en s'inscrivant dans la continuité des efforts mis en place ces dernières années.

Virginie Tanquerelle, la directrice du centre de détention de Tatutu, le confirme : "On remet en route l'atelier bois, qui nous a permis de faire des salons VIP pour les JO. Nous avons réalisé aussi des planches de surf. Nettoyer les plages de Tahiti. Ce qu'on aimerait bien améliorer, c'est notre collaboration et notre travail avec le centre hospitalier. De manière à améliorer, une nouvelle fois, la prise en charge médicale, qui est déjà satisfaisante à Tatutu. Mais on voudrait développer notre partenariat avec l'hôpital de Taravao."

Dans le cadre de ces projets, des travaux de rénovation sont également prévus pour la prison d'Uturoa, ainsi qu'un parloir pour le centre pénitentiaire féminin de Nuutania. Ces initiatives, planifiées pour 2025 et 2026, visent à créer des conditions de détention plus humaines.

Damien Pelen, le directeur des centres de détention de Nuutania et des Marquises, détaille les projets à venir: "Nous devons mettre en place un réseau d'eau chaude au sein des établissements. On a aussi comme projet de délocaliser l'unité sanitaire, pour avoir des locaux médicaux plus actuels, qui permettraient une prise en charge un peu plus optimum au niveau sanitaire. Je parle bien de Nuutania."

Damien Pelen poursuit : "Pour Raiatea, nous avons un plan de rénovation de deux millions d'euros, qui est actuellement entre parenthèses, puisque nous attendons la révision du plan général d'aménagement du territoire, pour avoir les permis de construire et faire des travaux de rénovations importants. Aux Marquises, nous avons refait cette année la cuisine des personnes détenues et la salle d'activités. On a fait les travaux qu'il fallait faire aux Marquises. Nous avons, depuis 2019, refait entièrement le quartier pour femmes. La fin des travaux initiés en 2025, pour la construction d'une zone parloir où les femmes aujourd'hui, ont des parloirs mais au quartier hommes. Donc d'une manière très restreinte, puisque c'est sur des créneaux réservés. Donc le fait de construire des parloirs au quartier femmes permettra d'avoir des créneaux beaucoup plus élargis.

Il est important de noter que le centre pénitentiaire de Tatutu accueille actuellement 380 détenus de longue peine, alors que sa capacité est de 410 places.

De son côté, le centre de détention de Nuutania gère environ 220 détenus par an, pour une capacité officielle de 170, ce qui représente un taux de surpopulation de 120 à 125 %.

Ces chiffres soulignent la nécessité urgente de travailler sur la réhabilitation et la réinsertion des détenus, afin de leur offrir une seconde chance et de réduire la récidive. Les travaux de rénovation et les projets d'amélioration des infrastructures sont des étapes cruciales vers cet objectif.