Ils ont été récompensés à la Station N de Nouville, à Nouméa, en fin de semaine dernière. Les lauréats de la promotion “Pépite” de Nouvelle-Calédonie 2024 sont quatre à avoir reçu une aide financière. Ils ont dû rendre leur business plan en octobre, avant de passer l'oral pour le prix Pépite, devant un jury.
"À l'origine, c'est un besoin personnel"
Clément Gillardo et son projet Scubaccess, un accessoire correctif pour masque de plongée, remportent le premier prix. “L’idée, c’est de récupérer nos anciens verres de lunettes et de les fixer sur n’importe quel masque de plongée, de manière universelle”, explique le jeune homme.
“À l’origine, c’est un besoin personnel. Je pratique de la plongée sous-marine et je porte des lunettes. Ça a totalement mis en péril ma passion. J’ai essayé de répondre à mon problème et les solutions proposées étaient trop coûteuses. Donc j’ai essayé d’y répondre par moi-même”, raconte le lauréat. Pour cela, il a créé un prototype avec l’aide du Fablab de l’université de la Nouvelle-Calédonie. “Ce n’est pas un masque, mais plutôt un accessoire comme une paire de lunettes, qui va venir se fixer par dessus le masque de plongée. Je ne peux pas trop en dire, car c’est encore un prototype”, révèle Clément.
Il remporte une somme d’1 million 240 000 francs. Avec cet argent, le Calédonien va pouvoir commander un moule, en vue de produire son accessoire inclusif en série. Notez qu’un masque adapté à votre vue coûte en moyenne 15 000 francs CFP. Lui, souhaite commercialiser son accessoire pour environ 2 000 francs.
"Celà va me permettre de réaliser des prototypes"
Océane Le Goff obtient de son côté la seconde place. La Calédonienne se lance dans la création d’une ligne de vêtements anti-UV nommée Ginette, pour le quotidien. La lauréate a présenté des croquis et des prototypes.
Elle aussi, s’est inspirée de son expérience personnelle. “Quand j’étais plus jeune, je ne trouvais pas de vêtements anti-UV qui me protégeaient et qui avaient du style”, raconte la jeune femme. Océane remporte 240 000 francs, pour mener à bien la suite de son projet. “Cela va me permettre de réaliser des prototypes, de pouvoir les tester, et si ça fonctionne je pourrais lancer la première collection. Le grand point du projet c’est de trouver le bon fournisseur, avec le bon matériau”. Une recherche qu’elle poursuit.
Des éponges végétales naturelles
Qatrenë Juni a, elle, remporté le troisième prix, avec sa production d’éponges végétales. Elle cultive une cucurbitacée : la luffa, dans un jardin partagé de Dumbéa. “C’est un fruit de la famille des courgettes et des concombres. Arrivé à un certain stade de maturité, il a la particularité de produire une fibre qui peut être utilisée comme une éponge pour la vaisselle”, détaille la lauréate.
Avec MeLuffa NC, la Calédonienne souhaite “proposer une alternative aux éponges synthétiques polluantes”. “Je cherchais à réduire mon impact sur la nature, en commençant par les déchets, et je suis tombée sur cette plante. C’est une plante tropicale, qui s’adapte parfaitement au climat du pays et qui se cultive facilement”, poursuit Qatrenë.
D’autres utilisations de cette fibre sont possibles : dans la cosmétique, comme accessoire exfoliant pour la peau, mais aussi dans la construction. “La fibre de luffa est utilisée au Paraguay, pour faire des panneaux de construction. Cela peut aussi être utilisé dans le textile. J’aspire à développer cette filière”, révèle la lauréate. Pour cela, elle remporte 240 000 francs CFP et espère augmenter sa surface de production.
Investir dans du matériel
Enfin, le quatrième et dernier prix a été attribué à Bastian Cazaux, créateur de tapis personnalisés et sur-mesure avec Tufting NC. Il remporte, lui aussi, 240 000 francs. “C’est un long processus, qui peut durer plusieurs heures. Avec une machine, un pistolet à touffeter, qui ressemble à une machine à coudre en forme de pistolet, on vient réaliser des motifs sur la laine du tapis”, indique le jeune homme.
La somme qu’il a remportée va lui permettre “d’investir dans du matériel, pour faire une grosse commande et faire plusieurs tapis”.