Le programme du ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, est chargé pour cette première journée de rencontres sur le Caillou. Petit déjeuner républicain ce matin à la résidence du haut-commissariat, puis honneurs militaires au monument aux morts, place Bir-Hakeim, à 8 heures.
Voyez ces images de Cédric Michaut :
Le ministre a poursuivi sa visite au sénat coutumier où il a rencontré le nouveau président de l’institution. Il entend ainsi rétablir le dialogue entre les partenaires locaux et l’État.
« Vous n’êtes pas en terre inconnue, vous étiez déjà venu en 1988 », ont souligné les sénateurs coutumiers à l’adresse du ministre délégué en charge des Outre-mer ce matin. Des sénateurs qui ont rappelé cette phrase prononcée à l’époque par Jean-François Carenco : « la Calédonie a besoin d’une France plus aimante et plus humble. »
"On s'est quitté dos à dos"
Après une période d’incompréhension entre les coutumiers et l’État, notamment concernant le deuil kanak et le maintien de la troisième consultation, le sénat coutumier veut aujourd’hui maintenir le dialogue avec l’État, comme le souligne Hugues Vhemavhe, le président du sénat coutumier.
"Vu les derniers référendums qui se sont passés, on s’est un peu quitté dos à dos. On voudrait renouer les liens pour apporter des nouvelles choses, pour qu’on trouve un accord. Ça passe par la discussion. On pose les choses pour pouvoir avoir cette discussion-là, a indiqué Hugues Vhemavhe. Les vieux disent qu’il faut débrousser la route pour qu’on se rencontre."
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut :
"Le système mélanésien a une réflexion à apporter au monde"
Selon les coutumiers, "la reconnaissance de la coutume et des structures coutumières est un préalable nécessaire pour un avenir serein". Et d’ajouter que "la décolonisation des âmes et la décolonisation sociale restent un enjeu primordial qu’il convient d’approfondir".
Pour le ministre délégué en charge des Outre-mer, "le système mélanésien a une réflexion à apporter au monde". "Réconcilier l’homme à sa place au milieu de la nature tant dans le temps, dans l’espace, dans le lieu. C’est ça que j’ai appris et c’est ça que, depuis trente ans, je cultive", ajoute-t-il.
"Que Lifou ne soit pas l'oubliée"
Le ministre est arrivé à Lifou en fin de matinée. Il a rencontré les élus de la province des Îles et avec le maire de Drehu. "Je vais plaider au sein du gouvernement territorial et avec mes moyens pour que Lifou ne soit l'oubliée", est intervenu Jean-François, observant "qu'il y a des choses qui se font", en référence au nouvel aérodrome de Wanaham. Il a également visité le site d’Easo, l’un des fers de lance du développement touristique de l’île. Il s'est entretenu avec Jacques Lalié, président de la province des Iles et a achevé. Sa visite s'est achevée par un bougna partagé et quelques notes de ukulélé.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
Des retrouvailles avec Paul Néaoutyine
Jean-François Carenco a ensuite mis le cap sur Koné, chef-lieu de la province Nord. Le ministre délégué y restera jusqu'à mardi soir. Il a été accueilli sur place par des élus de la province, les maires de Koné et de Pouembout et les coutumiers, aux alentours de 17 heures. Après un geste coutumier, Paul Néaoutyine, président de la province, qui a collaboré avec lui à l'époque de la signature des accords de Matignon-Oudinot, a eu une discussion cordiale avec lui, devant l'assemblée de la province Nord.
Mardi, le ministre délégué en charge des Outre-mer rencontrera les étudiants du campus de Baco, puis enchaînera avec une rencontre d'élus et de l'association des maires de Nouvelle-Calédonie. Il se rendra également à KNS, pour une visite de l'usine de Vavouto.
Le reportage de Brice Bachon et Nathan Poaouteta :