La décision suscite l’incompréhension chez de nombreux parents d’élèves. La réhabilitation du collège de Rivière-Salée, détruit à 70% pendant les émeutes coûterait 800 millions de francs, selon la province, qui a annoncé le 6 août dernier ne pas être en mesure de réaliser ces travaux.
Dimanche, une soixantaine de parents inquiets, mais aussi des membres du personnel de l’établissement ont répondu à l’appel de l’association Solidarité Rivière-Salée, qui organisait une séance d’échange au parc municipal.
Le casse-tête des transports
“Je n’ai pas de voiture, il n’y a plus de transports en commun, comment je vais faire pour ma fille, s’inquiète une maman. En plus, elle a tous ses amis au collège de Rivière-Salée, les professeurs la connaissent, or elle est très timide, forcément ça va être dur pour elle.”
Aujourd’hui, les sixièmes et cinquièmes ont réintégré l’établissement, tandis que les quatrièmes et troisièmes poursuivent leurs cours dans l’école Marguerite-Arsapin. Mais à la rentrée 2025, les élèves seront répartis dans les collèges de Portes-de-Fer, Kaméré, voire Normandie. “Pour nous, c’est non, lance une mère de famille. Il n’y a pas de transports, comment on va faire ? On va laisser nos enfants devant l’établissement avant d’aller travailler à 6 heures du matin et ils vont poireauter jusqu’à l’ouverture ? La province Sud a pris sa décision sans concerter les principaux intéressés.”
L’association Solidarité Rivière-Salée, a lancé une pétition. Son président, Francis Maluia, estime que malgré l’importance des dégâts, des solutions peuvent être trouvées : " Il y a des préfabriqués dans l’établissement, des classes qui servent aujourd’hui de cartablerie. On doit être capable de faire fonctionner l’établissement, même en mode minimum. La fermeture entraînera de la destructuration sociale, des difficultés de déplacement. Et rouvrir le collège permettrait de redonner un peu d’énergie positive au quartier.” L’association souhaite organiser de nouveaux rendez-vous avec les parents d’élèves et écrire aux institutions pour les sensibiliser.
Le reportage de Marion Thellier et Claude Lindor :