Des requins-bouledogue ont de nouveau été ciblés, cette semaine, à Nouméa. L'abattage de ces squales est légal selon les dispositions en vigueur depuis juin, rappelle la province Sud. Des associations environnementales de Nouvelle-Calédonie déplorent d'être tenues à l’écart.
Nadine Goapana, Malia-Losa Falelavaki et Laura Schintu, avec Françoise Tromeur•
L'institution parle de «régulation», pas d’abattage, de chasse ni de pêche. Dans un communiqué diffusé ce vendredi après-midi, la province Sud s'exprime en tout cas sur ce que Sea Shepherd Nouvelle-Calédonie révélait en cette fin de semaine. L'association environnementale a évoqué une nouvelle opération menée contre des requins-bouledogue, mercredi et jeudi, dans la rade de Nouméa.
«Plusieurs dizaines» de requins-bouledogue recensés en septembre
La province, elle, ne donne pas de jours. Elle ne précise pas non plus le nombre d'animaux capturés et tués. «En septembre dernier, plusieurs dizaines de requins-bouledogue ont formellement été identifiés et recensés par le CRA de La Réunion, rebaptisé Centre sécurité requin, dans le port autonome», formule le communiqué. «Ces individus, en surabondance en grande proximité de zones à forte activité et présence humaines, présentent des comportements déviants, dénaturés et dangereux pour l’homme.»
Ces individus, en surabondance en grande proximité de zones à forte activité et présence humaines, présentent des comportements déviants, dénaturés et dangereux pour l’homme.
- Communiqué de la province Sud
«La province Sud a décidé de poursuivre sa politique de régulation»
«Par ailleurs et conformément aux recommandations des Ateliers de la biodiversité de septembre dernier, ajoute l'institution, la province Sud a également décidé d’intensifier le marquage d’un nombre d’individus qui permettra d’obtenir des données rationnelles sur l’évolution des squales dans nos eaux ainsi que leurs habitudes comportementales.»
Ce plan prévoyait «une possibilité de prélever un certain nombre de requins tant que la population sur la zone de Nouméa est importante», dixit Sonia Backès à l'époque. Des «prélèvements» confiés à des pêcheurs professionnels, accompagnés des Affaire maritimes de la Nouvelle-Calédonie, du Port autonome et de la sécurité civile. Avec la présence d’un vétérinaire.
Un sujet pour le moins polémique
La première campagne avait commencé de suite, et provoqué immédiatement une énorme polémique entre partisans et opposants d'un tel recours. Sea Shepherd précisait jeudi que ses bénévoles se sont «vus interdire la prise de photos, sur un espace public, par la gendarmerie maritime».
Bien que légale grâce aux dispositions mises en place en juin dernier, nous déplorons une nouvelle fois cette façon d'agir, dans la plus grande discrétion, en tenant à l'écart les associations environnementales et les acteurs de ce dossier.
- Sea Shepherd NC
«Dans la plus grande discrétion»
«Alors que nous travaillons avec la province Sud et la mairie de Nouméa depuis des mois pour trouver des solutions pérennes sur le dossier du risque requin, celles-ci n'ont pas jugé opportun de nous tenir informés de la reprise des prélèvements ni de la teneur de cette nouvelle pêche», déplore l’association en concluant : «Bien que légale grâce aux dispositions mises en place en juin dernier, nous déplorons une nouvelle fois cette façon d'agir, dans la plus grande discrétion, en tenant à l'écart les associations environnementales et les acteurs de ce dossier.»
Le reportage de Malia-Losa Falelavaki :
Nouvel abattage de requins-bouledogue
Le reportage de Nadine Goapana et Laura Schintu, avec Olivier Malnati, trésorier de Sea Shepherd :