Les exécutifs concernés ont tranché : décision a été prise de capturer et euthanasier une partie des requins bouledogues qui ont élu domicile dans les rades de Nouméa. C'est un volet du plan d'actions dévoilé par la province Sud et la mairie de Nouméa, avec des mesures à court, moyen et long terme.
Malia-Losa Favelavaki, Olivier Jonemann et Nicolas Fasquel, avec F.T.•
[MISE A JOUR AVEC REPORTAGE TELE]
La province Sud a pris un arrêté qui lève l'interdiction de chasser les requins bouledogues, et qui en autorise «la capture et l'euthanasie». C’est ce que sa présidente a annoncé ce mercredi matin en présentant avec la maire de Nouméa un «programme de lutte contre le risque requins». Et l’une des mesures à court-terme concerne vingt bouledogues qui devaient être abattus «immédiatement», précise Sonia Backès, «de manière à réduire la population».
Préserver les squales, ou sécuriser le littoral : la question est âprement débattue (lire en encadré) depuis que le petit Anthony, âgé de dix ans, a été laissé mutilé par un requin bouledogue. C’était le samedi 25 mai, à la marina de la baie de l’Orphelinat. Une attaque qui, en plus de choquer le pays, a mis en exergue la prolifération de bouledogues sédentarisés, notamment à Nouméa. Et leur dangerosité en général, tragiquement confirmée quatre jours plus tard par la mort d’un pêcheur à Belep.
Projet de filet anti-requin
Autre mesure du plan requin présenté ce matin, l’interdiction du mouillage forain à la baie des Citrons, c’est-à-dire la possibilité pour les plaisanciers de jeter l’ancre non loin de la plage. «Pour essayer de sécuriser au maximum», explique la maire, Sonia Lagarde. «D’autre part, on étudie la possibilité de mettre un filet anti-requin.»
Autre volet du plan : chaque usager de la mer est invité à adopter les bonnes pratiques afin de ne pas générer des situation de confusion pour les requins. A commencer par ne pas jeter de nourriture dans les zones de mouillage. Pris en flagrant délit, les contrevenants seront punis d’une amende de 90 000 F.
Le reportage d'Olivier Jonemann et Nicolas Fasquel.
A peine annoncé, ce plan requins a vu émerger une foule de réactions, notamment sur Internet. Dès la mi-journée, une pétition était lancée en ligne pour dire «Non à l’abattage des requins en Nouvelle-Calédonie» et à 14h30, elle avait déjà recueilli un demi-millier d'adhésions. Une opposition émanant d'associations environnementales comme de particuliers. A l'inverse, d'autres voix soutiennent de telles mesures destinées à prévenir le risque d'attaques. Comme la page Facebook «Nouvelle-Calédonie Prévention Requin», en cours de constitution en association.