La Première séance en fait tout un cinéma

Atelier pixilation de l'édition 2018, image par image.
Chaque année, à la même période, la salle du Rex projette à la faveur des vacances des films jeunesse de qualité, à déguster en famille et à petits prix. Le festival La Première séance déroule ses toiles à Nouméa jusqu’au samedi 19 octobre.
Des programmes dès deux-trois ans, des moments de cinéma qui se partagent en famille, les projections à 100 F, les séances customisées, un atelier dans lequel on invente son propre film, un jury de cinéphiles en herbe… Les habitués auront reconnu La Première séance. 
 

Dilili à Magenta

Les séances scolaires ont commencé mardi mais le festival du cinéma jeunesse en Nouvelle-Calédonie s’ouvre pour de bon par la projection en plein air et gratuite de Dilili à Paris. Séance d’ouverture, ce vendredi à 18h30, à l’espace vert de Magenta (ex-terrain Lagarde, en face du stade). 
 
La programmation 2019 en un coup d'œil.
 

Onzième édition

Cette onzième édition se passe ensuite au Rex Nouméa, du 12 au 19 octobre, avec deux excursions dans les médiathèques municipales, à Rivière-Salée et Kaméré. L'événement est organisé par l'association Jeunes & toiles avec la mairie de Nouméa. Quant à la programmation 2019, elle réunit comme d’habitudes les «petites toiles» pour les plus jeunes, des longs-métrages pas forcément d’animation et des classiques. Soit 22 films en tout.
  

Près de sept mille spectateurs en 2018

Laurel & Hardy alternent avec Paddy la petite souris, Le Quatuor à cornes, Miraï ma petite sœur, Les ritournelles de la Chouette, Wargames, Pachamama ou Big. Le festival a décompté presque sept mille spectateurs l’année dernière. Un public qui décerne son propre prix.

Séances, ateliers et animations... tous les détails dans la brochure :  

La Première séance 2019 by Françoise Tromeur on Scribd

Billetterie sur place, de midi à 18 heures (14 heures à 18 heures le dimanche). Attention aux projections qui affichent complet, comme Le Château de Cagliostro.

 

Entretien avec Hélène Singer, coordinatrice du festival 

NC la 1ere :  Quelle est la mission que s’est donnée La Première séance ?
Hélène Singer
: Une mission d’éducation à l’image, pour l’association Jeunes & toiles, et faire découvrir des film d’auteurs familiaux accessibles très tôt, des courts-métrages dès trois ans, et jusqu’à 99 ans ! C’est vraiment familial. Les gens disent souvent que c’est pour les petits, mais tout le monde y trouve son compte.

A l’heure des plate-formes comme Netflix, et des programmes jeunesse à la carte depuis la maison, est-ce que le festival garde le même sens qu’à ses débuts ? 
Un sens peut-être même encore plus profond. Malgré le numérique, malgré l’accès internet pour tous, l’expérience de voir un film en groupe dans une salle obscure sur grand écran n’a pas encore d’équivalent, au niveau de l’émotion. Comment on va ressentir un film, s’en imprégner et s’en souvenir à vie. Et puis les ateliers pour apprendre à fabriquer les films sont aussi très importants dans ce que nous faisons. Nous inaugurons la version 2.0 de la Petite fabrique de films.

Quelles autres nouveautés et particularités, pour cette édition ?
Nous avons une séance supplémentaire, à 20 heures : nous avons programmé un documentaire sur Miyazaki [Never ending man Hayao Miyazaki], parce que nous avons la chance d’avoir aussi le premier long-métrage de Miyazaki - [Le Château de Cagliostro]

Comment avez-vous réussi à programmer un Miyazaki ?
C’est une première sur le territoire. Auparavant, on ne pouvait pas diffuser de Miyazaki en Calédonie. Là, ce n’est pas un film du studio Ghibli, c’était avant qu’il crée le studio, donc il ne s’agit pas du même distributeur. Le documentaire sortait à peu près en même temps. Proposer les deux paraissait logique : un film du début de sa carrière et le film sur sa «retraite».

Pourquoi ouvrir par Dilili à Paris ? 
Il a déjà été diffusé au Cinécity, c’est vrai, ce qu’on fait assez rarement. On l’a choisi parce que le réalisateur est Michel Ocelot, un cinéaste qui parle à tout le monde. Evidemment parce que Dilili est une métisse kanak et qu’on a un petit peu de Nouvelle-Calédonie, dans ce film. Et il nous semblait qu’il n’avait pas eu le succès mérité en salles. Là, pour l’avoir vu en séance scolaire, le retour est génial : il y a des dialogues en langue au début et des élèves les comprenaient !

Est-ce que c’est facile de promouvoir des films jeunesse qui ne sont pas des dessins animés ? 
Non, ce n’est pas facile, surtout dans les pays francophones où on a tendance à penser que les films d’animation sont pour les enfants. Ce n’est pas toujours le cas. Et les distributeurs ne sont pas très friands de films jeunesse en personnages réels ou ils ne fonctionnent pas toujours facilement en salle. Du coup, il nous faut visiter les festivals, choisir avec attention et les ramener. Nous faisons un gros effort pour ne pas présenter que de l’animation. 

Hélène Singer était l'invitée de la matinale radio, vendredi.
A retrouver ici.

 
Les coups de cœur de la programmatrice
Rock band : «un road-movie musical très drôle, dans les paysages suédois et norvégien».

Binti : «un thème dur, mais le film n’est pas du tout tire-larmes. C’est assez léger dans le propos et ça permet d’aborder le sujet des sans-papiers facilement avec les enfants.» Suivi d’un échange avec la Ligue des droits de l’Homme.

Les contes merveilleux de Ray Harryhausen : «le maître du film d’animation en volume». 

Supa modo : «On a peur à cause du sujet, difficile, mais il s’agit d’un voyage magnifique vers une fin de vie. Un trésor d’ingéniosité et un vrai hommage au cinéma fait avec des bouts de ficelle. Il a reçu plusieurs prix dans des festivals de films jeunesse. Ça veut dire que les enfants peuvent le voir et l’apprécier.» Suivi d’une discussion avec l’association Les Petits pansements du cœur.