RECIT. Rentrée scolaire : entre angoisse et enthousiasme, des élèves de 6ème plongent dans le grand bain

Au collège de Magenta, des élèves de 6ème visitent leur nouvel établissement scolaire.
Devant les grilles du collège de Magenta, l’appréhension de la rentrée scolaire était visible ce lundi matin. Un sentiment partagé tant par les enfants qui entrent en sixième, que par leurs parents.

« Il est bluffant, d’un optimisme à toute épreuve… » Avec émotion, Wilfried regarde son fils partir rejoindre sa nouvelle classe au sein du collège de Magenta. Maël fait son entrée en 6ème, un moment immortalisé en images par son père.  « Il m’a dit qu’il se sentait bien… moi en revanche, pas trop » lâche-t-il avec la voix fragile.  « Je pense que les parents sont toujours plus stressés que leurs enfants ! Preuve en est, on est arrivés avec 25 minutes d’avance ! C’est une grosse étape. »

Une transition pleine de changements 

Une grosse étape dans la scolarité, synonyme de nouveautés : de nouvelles matières, de nouvelles salles de cours, de nouveaux horaires, de nouveaux professeurs … De quoi impressionner, voire angoisser, certains élèves. « Nous, on est un peu stressés par tout ça … c’est beaucoup » confient Nicolas, Haitia et Wooty en classe 602.

Le trio de copains vient d’assister à la présentation de l’établissement par les encadrants. Il leur faut désormais patienter avec l’ensemble de leurs camarades devant la cantine où leurs données biométriques seront bientôt enregistrées. Il faudra s’y faire, un contrôle digital sera effectué avant chaque déjeuner au réfectoire. De nouvelles habitudes à intégrer pour une centaine d’enfants au total puisque cette année, le collège accueille 175 élèves, dont 159 en filière générale et 16 en Segpa (Section d'enseignement général et professionnel adapté). 

Des élèves, dans l'attente d'enregistrer leurs données dans les dispositifs biométriques qui permettent l'entrée à la cantine.
Depuis plusieurs années, le collège de Magenta a remplacé les cartes de cantine par un contrôle biométrique.

L’angoisse des fameuses « heures de colle » 


Suite du programme de cette matinée de rentrée, récupérer ses manuels scolaires, son carnet de correspondance, prendre connaissance du règlement intérieur du collège, notamment de la tenue vestimentaire obligatoire.

« On aura une heure de colle si on ne porte pas le polo du collège ? » s’inquiète un élève. « Eh bien, on ne va pas vous donner une heure de colle tout de suite. La question se posera si le problème se répète » rassure le proviseur adjoint. Et de préciser en quoi consiste cette punition tant redoutée et emblématique du collège. « Il s’agit d’une heure supplémentaire de devoirs, imposée dans votre emploi du temps, généralement le lundi ou le jeudi de 16h à 17h. Ces heures de retenues seront notées dans votre carnet de correspondance, à faire signer par les parents. »

Des parents qui n’hésitent plus à contester les sanctions données à leur progéniture, comme le constate Pierre Alexandrine, l’un des piliers du collège, adjoint d'éducation depuis près de 40 ans. « Au fil des années, j’ai vu les parents devenir de plus en plus procéduriers. Ce n’était pas le cas, autrefois » concède-t-il avec le sourire.

Avec leur professeure principale, les élèves prennent connaissance de leur emploi du temps et des règles de l'établissement.

 

Le harcèlement scolaire, parmi les préoccupations des familles


Une entrée au collège qui suscite également une crainte pour de nombreux parents : celle du harcèlement scolaire. Un fléau aux dégâts considérables, dont le gouvernement Attal a annoncé faire une « priorité absolue ».

Un père de famille, venu accompagner son fils assure : « Je veillerai à ça… je poserai des questions à mon enfant, je serai à l’écoute ». De son côté, l’établissement a mis en place en 2023 un protocole de lutte contre ce harcèlement, la méthode dite de « préoccupation partagée ». Face à un groupe d’élèves, le proviseur adjoint explique : « Si vous observez qu’un camarade n’est pas bien, car moqué ou malmené de façon répétitive, dites-le à un adulte. Nous interviendrons sans punir ». 

Le proviseur adjoint passe de classe en classe pour se présenter aux élèves et donner les clefs de la réussite d'une année scolaire au collège.

Une rentrée marquée par de nouveaux dispositifs de soutien 


Dans la cour de l’établissement, le proviseur salue les enseignants en visite avec leurs nouveaux élèves. Jean-Pascal Rivano dirige le collège depuis deux ans et demi. « C’est un collège très familial. Ici, un professeur sur quatre a été élève dans l’établissement. » De quoi créer une atmosphère particulière, bon enfant, sans doute propice aux performances. « Le niveau des élèves est stable. 70% d’entre eux quittent le collège pour se diriger vers une section générale. Le taux de réussite au brevet est de 88%. Seuls 10% des élèves connaissent des difficultés ». Pour y pallier, un dispositif de soutien en mathématiques et en français sera instauré, pour l’ensemble des 6ème. A raison de 30 minutes par semaine avec un professeur, les élèves devront renforcer leurs connaissances dans ces matières essentielles.

Autre mesure imposée par le ministère de l’éducation nationale, et concrétisée cette année, l’obligation pour les élèves de 6ème de participer au dispositif “devoirs faits”. Il s’agit d’un temps d’aide aux devoirs obligatoire et inclus dans l’emploi du temps. Par semaine, ils devront s’inscrire, au minimum, à une séance d’une heure. « L’idée est de faire progresser les élèves qui ne disposent pas tous des mêmes conditions pour étudier à la maison » explique Jean-Pascal Rivano.

Pas de liste affichée au collège de Magenta, les classes sont constituées à haute voix par le proviseur.

Les cours des 6èmes ne commenceront que mercredi. Ce mardi, ce sont les classes de 5ème, 4ème et 3ème qui feront leur rentrée.