Georgi Chagniroua habite Montravel. Du 13 mai à la fin du mois de juillet dernier, il n'a pas eu accès au service d'accueil de jour de l'Association des parents d'enfants en situation de handicap. "Quand les émeutes ont commencé, le quartier s'est retrouvé complètement coupé, rappelle Catherine Poëdi, présidente de l'APEH-NC. C'était compliqué au bout d'un moment, il n'y avait plus de nourriture. Il y a eu beaucoup de solidarité des voisins."
Heureux de reprendre "une vie normale"
Durant les événements, l'association a maintenu ses activités, non pas à Montravel mais à la maison Gabriel-Poëdi de Nouville, également à Nouméa. Depuis trois mois, les habitués ont repris le chemin des cours dans leur quartier. "À l'APEH on a beaucoup d'activités qui englobent tous nos projets", raconte Océane Hamou, une habituée des lieux depuis 2019. "On touche un peu à tout et on nous apprend aussi à être autonome sur certaines choses. Comme faire nos repas ou nos courses."
"J'étais un peu inquiet de revenir", reconnaît Paul Pelletier, un autre jeune, avec le sourire. "J'ai gardé confiance, j'ai gardé espoir et je suis content de retrouver mes camarades, ça nous avait manqué. Je suis content d'être avec eux aujourd'hui."
Un soulagement également pour Camille Lalith qui fréquente ce service depuis 2020. "Le retour ça a été super génial pour moi. Ça change des journées à rester à la maison, bloqué avec le couvre-feu."
Ça fait du bien d'essayer de reprendre une vie normale après tout ce qu'il s'est passé.
Camille Lalith, habitué des lieux
Des projets pour avancer
Courant 2025, Joan Biais et ses amis réaliseront une comédie sur l'intelligence artificielle. "Avoir des projets, ça fait du bien et ça fait avancer. J'ai toujours aimé faire des courts-métrages ou des petits films."
À Montravel, les dégradations sont encore visibles, mais les jeunes de l'association espèrent retrouver le quartier qu'ils ont connu avant les émeutes.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu :