Des avions et un ULM patientent, parqués sur le tarmac. Il y avait peu d’activité, jeudi 14 avril, dans le hangar de Haut vol, près de la plage de Magenta. Les personnes sur place ignoraient encore la nouvelle de la hausse de la taxe d’atterrissage. L'augmentation est d'autant plus couteuse, que lors d’un exercice de près d’une heure en vol, un élève pilote peut poser ses roues 5 à 10 fois sur la piste.
"En tant qu'élève-pilote ou élève, on est amené à faire des touchers sur la piste, c’est-à-dire que concrètement on fait atterrir nos aéronefs, ou pour atterrir et arriver à nos hangars ou alors pour continuer nos exercices autour de la piste de Magenta. Et forcément, on paye à chaque toucher", déplore Philippe Rivaud, élève-pilote sur ULM. "Cela renchérit le coût de cette activité de loisir. Pour l'ULM, une activité abordable par beaucoup de gens, à ce rythme-là, on peut en faire une activité élitiste."
143 francs l'atterrissage, dès le 1er mai
Au lieu de 107 francs CFP par atterrissage, il sera facturé 143 francs, dès le 1er mai. Chaque fois que les roues se poseront, et si cela arrive dix fois pendant une leçon, c’est donc 360 francs en plus qu’il faudra débourser. Pour Gunter Hickmann, gérant de la société Haut vol, ce sont les ULMistes qui vont payer le prix fort.
"On a déjà une répercussion avec l'augmentation du carburant, en ce moment. Nous avons été obligés de revoir notre tarification et maintenant cette taxe va venir en plus. L'aviation est déjà sinistrée en ce moment et on va la plonger un peu plus bas", réagit-il. "Normalement, je crois que nous sommes sur la dernière année, mais cela fait déjà 2 ans qu'on nous augmente, tous les ans, de +20% [les loyers de hangars et des parkings, NDLR]."
A un moment, on va sinistrer aussi la profession.
Gunter Hickmann, gérant de la société Haut vol
La taxe d’atterrissage, la TGC, le loyer et le carburant : au cours des deux dernières années, sans touristes, les aéroclubs se sont tournés vers les Calédoniens. Ces surcoûts pourraient bien décourager ceux qui ont entamé une formation, et placer entreprises ou associations en grande difficulté financière.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Julie Straboni :