Les compagnies aériennes touchées par l'augmentation de la redevance d'atterrissage à l'aéroport de Magenta

Le gouvernement a entériné, mercredi 13 avril, la demande de la CCI d’augmenter la redevance d’atterrissage à l’aérodrome de Magenta, et ce dès le 1er mai. Elle passera de 107 à 180 francs la tonne et concernera principalement les opérateurs de transport commercial public, comme Air Calédonie et Air Loyauté.

68% d’augmentation pour les compagnies qui desservent les îles et la province Nord depuis Nouméa, et ce à chaque atterrissage : cela va à l’encontre de l’avis de la commission consultative pour l’exploitation économique, rappelle Air Calédonie, dans un communiqué publié jeudi 14 avril.

Si le gouvernement justifie sa décision d’accéder aux exigences de la CCI, c’est pour rattraper le coût réel de fonctionnement de l’aérodrome. Pourtant, la compagnie constate que "le niveau de prestations fourni à Magenta est inférieur aux standards proposés sur les aéroports équivalents." 

Une baisse du niveau de sécurité

Voler depuis Nouméa coûte toujours plus cher à Air Calédonie, pourtant le niveau de sécurité baisse, selon Samuel Hnepeune, président directeur général de la compagnie. Chaque année les demandes de remise en état et de mise en conformité de la plateforme sont refusées pour des questions de budget.

Qu'il y ait des taxes, des choses qui nous soient facturées et qui sont répercutées sur nos coûts d'exploitation, ce n'est pas quelque chose de choquant. Mais que nous ayons, au moins, la prestation qui correspond en face

Samuel Hnepeune, PDG d'Air Calédonie

Ecoutez Samuel Hnepeune, au micro de Julie Straboni :

D’autres sources de revenus pourraient être trouvées en louant les surfaces inoccupées, en étoffant l’offre commerciale, en rendant les parkings payants.

Des efforts consentis pour réduire le tarif des billets

Air Calédonie n’a pas prévu de répercuter cette augmentation sur le prix des billets, et Air Loyauté confirme : "c’est insignifiant" pour son directeur Véran Serve.

Toutefois, ces hausses de taxes annulent les offres commerciales d'Air Calédonie, estime Samuel Hnepeune. "Nous en sommes réduits à être des collecteurs de taxes. Nous ne faisons que collecter et on reverse. En revanche, nous, sur nos grilles commerciales, nous essayons de faire des efforts pour baisser le tarif et notamment le coupon moyen", assure-t-il.

Ecoutez Samuel Hnepeune, au micro de Julie Straboni :

Air Calédonie et Air Loyauté sont toutefois au diapason : les billets seront bientôt plus chers, non pas à cause de la taxe mais des prix du pétrole, et cela pourrait se vérifier, dès le second semestre de cette année.

Distinguer le budget de la plateforme et l'état des installations

Pour Charles Roger, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie, le gestionnaire de l’aérodrome de Magenta, il faut distinguer deux points : le budget de la plateforme aéroportuaire et l’état des installations. Cette taxe revient à la CCI, et elle servira au fonctionnement.

"Le budget de fonctionnement de l'aérodrome, le budget complet, est largement déficitaire. Ce déficit pèse lourdement sur le budget de la Nouvelle-Calédonie. A la CCI, nous sommes responsables de certaines missions sur la plateforme de Magenta, dont l'exploitation et la sureté. Sur ce périmètre-là, le budget est désormais équilibré, grâce au travail qui a été fait entre la CCI et le gouvernement", explique la directeur de la CCI.

Ecoutez Charles Roger, au micro de Julie Straboni :

Le directeur de la CCI rappelle que, depuis 4 ans, la CCI est reconduite d’année en année pour la gestion de l’aérodrome de Magenta. Il est dès lors difficile pour elle d’engager des projets d’amélioration avec un contrat aussi précaire.

En fin de matinée, la Chambre de commerce a complété ces précisions par le biais d'un communiqué :

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Laura Schintu :

©nouvellecaledonie