Des cartouches de cigarettes, les autorités en ont trouvé très exactement 379 332, à bord du Kokoo ! La valeur du “butin” présent dans les conteneurs du minéralier est estimée à 4,134 milliards de francs. Une saisie record au niveau national, et un bel hommage au flair douanier calédonien.
L’opération s’est déroulée à Nouméa, du 5 au 7 février, grâce à une prolongation des retenues douanières et au travail d’une quarantaine de fonctionnaires. Ils étaient épaulés par les Forces armées en Nouvelle-Calédonie et les agents du port autonome.
On n’est pas dans les grands ports métropolitains. Il a fallu s’organiser, en amont, avec tous ces partenaires, pour anticiper parce qu’on avait une logistique importante. Avec du grutage, du transport de conteneurs…
Hervé Matho, chef divisionnaire à la direction régionale des douanes
Le vraquier toujours à quai
Activité au point mort sur le vraquier qui transportait ces marchandises de contrebande, et qui se trouve amarré au quai FED à Nouméa. Les membres de l’équipage se font discrets. Le capitaine s’avère absent du pont supérieur. L’homme, d’origine birmane, a été condamné à dix mois de prison avec sursis et 41 millions de francs CFP d’amende.
Des déplacements qui interpellent
Avant d’être intercepté par la douane en Nouvelle-Calédonie, le Kokoo, qui est sous pavillon tanzanien, est resté en mer durant deux mois. Parti de Taïwan, il devait se rendre à Manille, aux Philippines. Mais ses déplacements entre l’Australie et la Calédonie ont interpellé les autorités. Après avoir accosté à Nouméa, pour se réapprovisionner en vivres et en carburant, les douanes ont découvert les dessous de ce trafic organisé.
Ce qui est exceptionnel, aussi, dans cette affaire, c’est le mode opératoire. Vous avez un bateau qui a été spécialement aménagé pour servir de plate-forme, sur laquelle vous avez une très forte quantité de cigarettes et puis, à bord, des vedettes rapides qui vont permettre d’aller livrer les marchandises.
Benoît Godart, directeur régional des douanes
“On sécurise collectivement”
“C’est malheureusement, je crois, une pratique qui doit se faire dans le Pacifique, estime Benoît Godart. Ce n’est peut-être pas le seul bateau qui navigue actuellement. En faisant cette action en partenariat avec nos collègues australiens, je pense qu’on sécurise collectivement les pays et territoires de la zone.”
Pour les années à venir, la direction régionale des douanes envisage tous les scenarii possibles. L’augmentation régulière du prix des cigarettes pourrait évidemment favoriser l’émergence de contrebande. Des trafics qui engendreraient aussi des pertes fiscales pour le pays.