VIDÉO. Au Camp-Est, les surveillants protestent contre les agressions

Le Camp-Est a été épinglé plusieurs fois en raison de sa surpopulation. Les surveillants se plaignent aussi de leurs conditions de travail. ©nouvellecaledonie
Depuis le début de cette année, une vingtaine d’agents de la pénitentiaire a été agressée physiquement au sein du Camp-Est. Cette semaine, deux personnes ont été gravement molestées par des détenus : un jeune stagiaire et un gradé. Les surveillants manifestent aujourd'hui leur mécontentement.

STOP aux agressions ! Personnel en Colère ! Avec ces formules, les surveillants du Camp-Est, réunis en intersyndicale, dénoncent les violences commises par les détenus. Depuis le début de cette année, une vingtaine d’agents a été violentée. Deux ont été blessés cette semaine. Un bilan lourd et préoccupant. 

"En début de semaine, il y a eu deux violentes agressions, explique Etienne Gardin, le secrétaire général local de la pénitentiaire de Force ouvrière, un porte-parole de l’intersyndicale USOENC-FO et UFAP. Un surveillant stagiaire a été pris à partie par plusieurs détenus dans une coursive. Il a vraisemblablement le nez cassé. Dans la même journée, un gradé a été violemment frappé par un détenu sans raison. On est un petit peu sous le choc de ces agressions. Les surveillants sont très en colère car aujourd'hui on souffre d'un manque d'effectifs."

"L'administration condamnée par les conditions de travail"

Soumis à leur ministère de tutelle, celui de la justice, les surveillants n’ont pas le droit de grève. Ils ne peuvent que protester. Ils demandent une augmentation des effectifs dans un contexte de surpopulation carcérale. Pour eux, 170 agents pour plus de 600 détenus, cela reste insuffisant.

"L'administration a été condamnée par les droits de l'homme pour les conditions de détention, rappelle Steeven Carnicelli, secrétaire général de l’Usoenc. Mais il ne faut pas oublier que dans la pénitentiaire, les conditions de détention sont intimement liées aux conditions de travail. Et nos conditions de travail sont déplorables." Ouverture de poste de surveillants en urgence ou renforts d’agents du centre de détention de Koné... Les pistes de réflexion existent. 

"Un petit sous-effectif de 14 agents"

"Il y a effectivement un petit sous-effectif de 14 agents, affirme Ghislain Roussel, directeur adjoint du Camp-Est. Dans le courant de l'année, il y aura des publications de postes, voire éventuellement l'organisation d'un nouveau concours. Ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. Un concours, c'est lourd, c'est long. Les campagnes de mobilité des agents sont fixées à l'avance parce que c'est national. Effectivement, il faut que les gens prennent patience mais l'administration a pris en compte ce manque d'effectifs."

D’après la direction du Camp-Est, une rencontre est prévue entre le procureur de la République et les manifestants. Les alternatives à l’incarcération et la gestion de la peine des condamnés devraient être abordées dans leur globalité.