Le budget de Païta est annoncé à la baisse

Au centre de la photo, le nouveau maire Willy Gatuhau.
Trois milliards de francs cette année contre 3,3 milliards l’an passé: le conseil municipal de Païta a débattu hier soir d'un projet de budget en diminution. Trop frileux, selon l’opposition. Prudent, justifie au contraire le nouveau maire, au vu du contexte économique.
En 2018 déjà, le taux d’épargne et l’endettement de la commune s’avéraient très en-deçà des préconisations de l’AFD, l’Agence française de développement qui fait office de référence. Le signe d’une politique d’investissement bien prudente dans cette commune de 20 000 habitants, que le successeur d’Harold Martin compte poursuivre.
 

Recettes qui se tassent

Argument de Willy Gatuhau: des recettes qui se tassent, à l’image du fond intercommunal de péréquation, alors que la population a bondi de 6 % en trois ans. «Le contexte est sans appel, résume le nouveau maire. Je parle là du FIP qui depuis trois ans ne prend pas en compte la croissance démographique qui est celle de la commune de Païta. C’est moins 150 millions sur le budget. Voilà le contexte budgétaire dans lequel nous devons faire les choses et nous devons assurer le service public.»
 

Des dépenses à la hausse

Sur le volet fonctionnement, pourtant, certains postes sont à la hausse. Comme les dépenses de personnel, qui représentent plus d’un tiers du budget. Ou les coûts de gestion de l’Arène du Sud, qui sont passés de 68 millions de francs en 2012 à 91 millions aujourd’hui. Un «gouffre financier», pour Frédéric de Greslan.
 
 

«Gouffre financier»

«Depuis le début, on dit que cet équipement est disproportionné pour la commune, pointe le conseiller Calédonie Ensemble. On constate aujourd’hui que comme recettes, il y a une subvention de quinze millions qui est versée généreusement par la Nouvelle-Calédonie, et que les frais de fonctionnement représentent à peu près 91 millions. La commune ne peut pas se le payer. Elle paie tous les jours les conséquences de cet équipement qui était à la gloire du précédent maire.»
 

Où l'on reparle de la police municipale

Le serpent de mer de la police municipale a refait surface, pendant ce débat d’orientations budgétaires. Willy Gatuhau a en effet annoncé le recrutement, en août, d’un chef pour le pôle sécurité et tranquillité publique de la mairie. Une promesse de campagne déjà trahie en 2014, a répliqué Calédonie ensemble. Au terme de deux heures de débat plutôt animées, les conseillers se sont donné rendez-vous le lundi 25 mars, pour le vote du budget.