Dans la pépinière de Jean-Jacques Villegente à Païta, l'engrais qui vient nourrir les plantes endémiques et autochtones est fait maison. Fabriqué à partir de matières organiques et biodégradables, il provient d'un mélange de squelettes de poissons, et de déchets verts et alimentaires.
"Les premiers tests ont été difficiles, reconnait le pépiniériste. Maintenant on a un produit agréable au toucher, avec très peu de déchets à l'intérieur. Il nous a permis de remplacer les engrais chimiques, de moins en moins disponibles et de plus en plus chers."
Plusieurs techniques, un résultat
En Nouvelle-Calédonie, plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets organiques sont traitées chaque année pour être valorisées.
Les techniques de transformation varient. De l'utilisation de l'air libre au séchage thermique en passant par la bio-conversion (la transformation des déchets par l'introduction de microorganismes). Kalala Wendt travaille dans une société de fabrication d'engrais. Elle mise sur un procédé électro-mécanisé.
"On fait 12 à 27 tonnes toutes les 48 heures, mais une fois que le produit sort, on doit attendre une semaine le temps d'avoir les analyses", explique Kalala Wendt. La solution : anticiper et produire régulièrement pour toujours avoir une production d'avance.
Reconstituer les sols
Atouts économiques pour les professionnels de l'agriculture, ces engrais naturels sont également un cadeau pour les sols.
"On ramène de la matière carbonnée dans le sol qui va lui permettrre de se reconstituer, on va relancer la vie du sol", décrit Valérie Tini, la gérante de la société.
En Nouvelle-Calédonie, la filière de valorisation locale des matières organiques doit encore être développée. Un travail encouragé par l'association Valorga qui regroupe les gestionnaires, les transformateurs et les utilisateurs du secteur.