Feu de Païta, la question des moyens

Sur le feu de Païta, lundi 3 février.
Quatre jours d'intervention, un millier d'hectares brûlés, des dizaines de maisons à défendre... A Païta, la lutte contre le feu a progressé mais les communes de Nouvelle-Calédonie ont-elles vraiment les moyens de faire face à une situation comme celle-là ?
Le point de situation était plutôt rassurant, ce mardi à 16 heures. «Les actions menées dans la journée ont permis que l’incendie ne progresse quasiment plus», décrivait la sécurité civile toujours aux commandes des opérations. «Les points chauds ont baissé d’intensité et le vent est désormais faible sur zone.»  
 

«Risque de propagation écarté»

Les efforts semblent avoir payé. La journée a été dédiée au traitement des fameux «points chauds» et au noyage des dernières fumerolles, sans oublier des reprises de feu près du lotissement Héliopolis ou de Katiramona. En fin d’après-midi, «tout risque de propagation [était] écarté». Sous réserve d’un dernier point de situation, dans la soirée, la direction de la sécurité civile et de la gestion des risques s’attendait à ce que le dispositif de mercredi soit allégé. 
 

Une fatigue dangereuse

De bon augure pour les soldats du feu, très fatigués au quatrième jour d’intervention. Brûlures, entorses, déshydratation, les dizaines de pompiers sollicités depuis samedi commencent à tirer la langue… «On est au quatrième jour de feu, les équipes commencent à être très fatiguées. Ça peut engendrer des risques d’accident plus importants», constate Isabelle Guérard, infirmière pompier volontaire.
 

Dix pro et 120 volontaires à Païta

La caserne de Païta compte dix pompiers professionnels et 120 volontaires. A partir de samedi, à la mi-journée, le personnel disponible a lutté sur le front nuit et jour. Un incendie compliqué, qui a longé et menacé de nombreux lotissements. Parfois, les pompiers n’ont que trois heures de répit.
 

Pas pour un sinistre d'ampleur

«La mairie a investi ces dernières années tant au niveau humain que matériel», estime le chef de corps, Gwenval Cambon. «Par contre, dès qu’on rentre dans un sinistre de grande ampleur, comme celui-là, qui est intercommunal, sur mille hectares, il faut une coordination, des moyens territoriaux beaucoup plus importants et en Nouvelle-Calédonie, on n’a pas ce qu’il faut pour répondre à ce genre de sinistre.»
 

Constat

«Ça a quand même évolué», soulignait dans la journée Danilo Guépy, directeur par intérim de la sécurité civile et de la gestion des risques. «Des centres de secours sont mis en place un peu partout. Il en manque encore, c’est sûr, mais on ne peut pas en avoir autant qu’en métropole. Là, dix-sept véhicules sont engagés sur le feu avec une quarantaine de sapeurs-pompiers. Même si c’est difficile de faire un comparatif, en métropole, sur un feu comme ça, il y a au moins 400 sapeurs pompiers et 80 véhicules.»
 

Camions en attente

Le gouvernement a voté un plan de développement pour la sécurité civile. Douze camions dédiés à la lutte contre les feux de forêt doivent être bientôt mis à la disposition des communes.