Municipales 2020 : le débat du second tour à Païta

Les quatre listes, ayant franchi le cap du premier tour, laissent la place à une triangulaire pour le second round. Mais ces nouvelles alliances parviendront-elles à convaincre les 15 000 électeurs de cette commune du Grand Nouméa, où la  croissance démographique est la plus forte du pays ? 

Les candidats du second tour

 
    •    Willy Gatuhau est tête de liste de « Païta en confiance », avec le soutien de Nicolas Fijalkowski de Générations NC

    •    Milakulo Tukumuli tire la liste « Païta, l’union pour un nouveau départ » avec Béniéla Lorée du Rassemblement-LR et Manina Tehei, la candidate de Calédonie Ensemble

    •    Louis Mapou reste tête de liste de « Païta, votre identité, notre richesse » (FLNKS)
 

Le débat de l'entre-deux-tours

Le maire sortant Willy Gatuhau conservera-t-il son fauteuil de maire ? Ou sera-t-il évincé par l’une des deux autres listes en présence ? Le second tour s’annonce tout aussi haletant que le premier dans cette commune de 24 563 habitants.
 
Ce mardi 16 juin, Nadine Goapana recevait les trois candidats en lice pour ce second tour, autour de deux axes :
  • Le volet politique 
  • L’aménagement urbain et la question sociale 

Une forte abstention 

Au premier tour, seul 56 % des électeurs de Païta sont allés voter, contre près de 70 % en 2014. Pour Milakulo Tukumuli, qui n’était pas favorable à un deuxième tour le 28 juin, en raison de la crise sanitaire, le Covid-19 est en partie responsable de cette faible mobilisation, « les gens ont encore peur ».
Louis Mapou, pour sa part, veut croire en la « qualité des débats » pour « relancer la mobilisation des électeurs ».
Quant à Willy Gatuhau, ce faible taux d’abstention « ne peut être mis que sur le compte du Covid-19 ». Ce phénomène était déjà présent « avant la crise ». « Les administrés ne se retrouvent plus dans la classe politique », estime le maire, pourtant présent depuis vingt-cinq ans au conseil municipal de Païta.
 

Entre changement et stabilité politique 

Les trois candidats à la mairie veulent incarner le changement, chacun à leur manière. A commencer par Willy Gatuhau qui rappelle qu’un « changement a été opéré à Païta », en février 2019, lorsqu’il a succédé à Harold Martin à la mairie. « Sans être prétentieux, en seize mois, j’en ai fait beaucoup plus que lui durant tout le reste de la mandature », a-t-il déclaré.
Les divisions qui ont régné ces derniers temps au sein du conseil municipal se retrouvent aujourd’hui dans la campagne, notamment entre les fidèles de Willy Gatuhau et les élus du Rassemblement. Le maire sortant peut néanmoins compter sur le soutien de « trois des quatre partis de l’Avenir en confiance », a-t-il précisé. 

Pour Milakulo Tukumuli, 65 % des électeurs n’ont pas voté pour le maire sortant. Sa liste d’union avec le Rassemblement et la candidate de Calédonie Ensemble veut incarner le changement. Cette alliance s’est faite de « manière très naturelle », assure Milakulo Tukumuli, qui ne souhaite pas « que la pression référendaire intervienne dans le débat municipal ». 
Sur la question du cumul des mandats, le 3e vice président de la province Sud, a assuré que « si les habitants de Païta (lui faisaient) confiance, (il) démissionnerai(t) de (s)on mandat à la province Sud ».

De son côté, Louis Mapou veut faire de la politique « autrement ». Conseiller municipal à Païta en 1995, l’élu rappelle que plus aucun indépendantiste n’a siégé ensuite dans la commune sur pendant les autres mandatures. Son objectif est donc d’incarner « la parole kanak de la population », et « jouer un rôle de poteau central entre les différents courants de la case » dans cette commune « animée par des dissensions internes ». 
 

L’aménagement urbain 

La population de Païta augmente de près de 6 % par an, selon le maire. C’est la plus forte croissance démographique du pays. Son territoire est vaste : il s’étend de Katiramona jusqu’à Tontouta sans aucun PUD (plan d’urbanisme directeur), malgré la construction de lotissements, le développement de la zone industrielle et l’implantation d’un centre d’enfouissement. Quelle est la priorité de chaque candidat pour l’aménagement de la ville ? 

Milakulo Tukumuli aspire à une mairie à la hauteur de ses administrés, aussi bien sur le plan architectural que dans la refonte des services. Il signale l’absence de CCAS (centre communal d’action sociale) qui s’est faite ressentir selon lui pendant la crise du Covid-19. « Les populations les plus fragiles qui vivent dans les squats ont été coupées du monde. Il manquait des personnes référentes pour informer les gens. »

Pour Willy Gatuhau, «  la priorité, aujourd’hui ,c’est une onzième école ». Le maire sortant veut aussi favoriser les partenariats public-privé face aux manque de financement des communes. 

Enfin Louis Mapou veut créer une « maison des communautés », au nom de la multiculturalité, et encourager le partenariat avec les « forces vives », les associations, plutôt que le secteur privé. 

L'intégralité du débat consacré à la commune de Païta : 
 

Retour sur le premier tour 

Le 15 mars, à Païta, le taux de participation s’établissait à presque 56 %. 

Quatre listes ont dépassé la barre des 10 %, les autorisant à se maintenir au second tour : 
    •    La liste du premier édile Willy Gatuhau « Païta en confiance » qui est arrivée largement en tête, avec 35,5 % des voix
    •    La liste de Milakulo Tukumuli de L’Eveil océanien, « L’Eveil de Païta » avec 19,2 %
    •    La liste de Louis Mapou « Païta, votre identité, notre richesse » (FLNKS) avec 17,6 % des voix
    •    La liste de Béniéla Lorée « Païta Rassemblés » (Rassemblement-LR) avec 10,3 %

Trois autres listes ont été écartées dès le premier tour :
    •    La liste de Nicolas Fijalkowski (Générations NC) avec 9 %
    •    La liste de Manina Tehei « Païta autrement » (Calédonie Ensemble) avec 6,5 %
    •    La liste de Marie-Irène Saipele « Païta en mouvement » (sans étiquette) avec 1,8 %