Le président du collectif La Tamoa, Bruno Capy, et ses adhérents ont déposé, ce mardi, un cahier de revendications à la gendarmerie de Païta. Dans ce courrier, ils dénoncent des actes de vandalisme à répétition. Des incivilités. "C’est simplement un ras-le-bol général à cause d’une répétition de cambriolages, de vols par des multirécidivistes, décrit Bruno Capy. Ils sont attrapés le mardi, ils passent au tribunal et sont relâchés le lendemain. Ils recommencent une semaine après. Ça, ce n’est pas possible."
L’entretien du collectif avec les gendarmes dure plus d’une demi-heure. Le collectif se sent abandonné. Des "laissés-pour compte", écrivent-ils. Ce qu’ils demandent? "Qu’il y ait des rondes plus souvent, un système de surveillance vacances et la mise à disposition d’effectifs quand on en a besoin", énumère Bruno Capy.
"Il faut que les victimes soient écoutées et entendues"
Avant de poursuivre: "Il faut surtout que les victimes soient écoutées et entendues lorsqu’elles appellent pour des dégradations, des vols. Parce qu’il y a des vols, des agressions avec ou sans violences toutes les semaines, parfois trois fois par semaine. Quand on appelle, on tombe sur la gendarmerie à Nouméa qui nous répond, on va voir ce qu’on peut faire."
La gendarmerie de Païta veille sur plus de 24 500 personnes résidant entre Savannah et La Tontouta. Selon nos informations, ils seraient une trentaine d’agents au maximum à couvrir cette zone. Contactée, la gendarmerie ne souhaite pas s’exprimer pour le moment.
"Ne pas faire d'amalgame"
À La Tamoa, les passants racontent des expériences multiples au sujet de la délinquance. "J’en ai entendu parler mais je n’ai pas encore vu, indique Thérèse. Ce n’est pas chez moi. Pour moi, c’est calme." Leone estime pour sa part que "dans le quartier, ça va". Et un autre résident de lâcher : "Dans ce quartier, il n’y a pas de délinquance par rapport à il y a 10 ans. Le problème de la délinquance, que ce soit ici, à Nouméa ou ailleurs, ce sont les parents. Il n’y a aucune éducation, aucun suivi."
L'actuel gérant d'une épicerie confirme que celle-ci a été cambriolée par le passé. Pourtant, Nan Vaitulukina relativise. "Je peux comprendre la démarche des personnes qui ont subi ces vols, estime-t-elle. Malheureusement après, chacun porte son jugement. Il ne faut pas faire un amalgame, ni une généralité. Ça reste une minorité."
Mais à La Tamoa, le sentiment d'insécurité se devine au premier coup d'œil. Certaines maisons sont ultra sécurisées. Les habitants se protègent, comme ils peuvent, à l'aide de cadenas et de mises en garde : "Attention au chien".