Prévention : la santé bucco-dentaire des enfants dans le viseur de la province Sud

Éviter la transmission salivaire des caries. C’est l’un des objectifs portés par l’Agence Sanitaire et Sociale, qui tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme pour prévenir les caries chez l’enfant. Une campagne de sensibilisation est en cours.
C’est à quelque mètres de l’une des plus grosses fabriques de boisson sucrées du territoire, que se trouve la Protection Maternelle et Infantile de la province Sud. C’est ici que les professionnels de santé s’efforcent de lutter contre les caries, dont le sucre est l’une des grandes causes, mais la transmission des bactéries par la salive est également un facteur important. « La salive que l’on met sur la tétine avant de la donner à son bébé, elle peut transmettre les microbes des parents et donc des caries », explique Ingrid Juret, puéricultrice au sein de la PMI.
 

Dès le plus jeune âge


Ne pas déposer de salive sur la tétine d’un enfant, éviter d’embrasser les bébés sur la bouche ou de partager une cuillère lorsque l’on a des caries, les préconisations sont formelles :  plus on reproduit ces gestes, plus le risque de transmission est élevé, même si l’enfant n’a pas encore de dents. « Quand la tétine tombe, j’ai toujours envie de la mettre dans ma bouche pour la nettoyer. C’est bien de le savoir pour ne pas qu’il attrape des maladies », témoigne Ursula Kaeze, habitante du quartier de Kaméré. 

Des diffusions qui se font dès le plus jeune âge poursuit Ingrid Juret, puéricultrice au sein de la PMI. « On le voit fréquemment à la PMI chez des très petits en bas âges, passé un an, il y a déjà des petites atteintes de dents avec des petites caries qui peuvent se former. Il y a un réel risque ». 
 

Actions complémentaires


Au sein de la PMI, sages-femmes, dentistes, médecins et puéricultrices travaillent ensemble autour de cette problématique de santé publique. À l’échelle du pays, un programme de promotion de la santé bucco-dentaire est effectif depuis 2014. Plusieurs actions sont menées en parallèle assure le Dr Hélène Pichot, responsable du programme « mes dents ma santé ». « Ces actions sont complémentaires les unes des autres. Dans ce type d’action on va proposer de l’éducation sanitaire pendant la grossesse pour les parents des jeunes enfants, en complément d’une facilitation d’accès aux soins dentaires. Et en complément de l’éducation faite à l’école, auprès des grands frères et des grandes sœurs. C’est la complémentarité de toutes les actions qui va donner un résultat positif », ajoute la professionnelle.

En 2012, les chiffres montraient qu’à six ans, trois enfants sur cinq étaient atteints de caries non soignées. Une enquête réalisée en 2019 devrait dévoiler de nouveaux chiffres. Les résultats sont attendus à la fin du premier trimestre 2020.

Le reportage de Judith Rostain et Patrick Nicar :
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