L'assemblée de la province sud s'est réunie pour examiner le compte administratif 2013. De bons résultats, mais des prévisions de recettes insuffisantes pour les années à venir. Une situation qui relance le débat sur la clé de répartition de la dotation de la Nouvelle-Calédonie aux provinces.
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La délibération portant approbation du compte administratif et du compte de gestion de l’exercice 2013 a été adoptée à la majorité jeudi par l’assemblée de la province sud. Seul le groupe FLNKS s’est abstenu.
La situation financière de la province Sud s’est amélioré de manière constante, et le budget 2013 se clôt sur un résultat excédentaire de plus de cinq milliards de francs cfp.
L’ensemble des élus s’est félicité de la bonne santé des chiffres de leur institution. Mais sans en oublier les points noirs. Comme, par exemple, la forte dépendance aux dotations de la Nouvelle-Calédonie – près de 70%, et à celles de l’Etat – plus de 10%, soit quasiment 80% des recettes. Une dépendance qui a de quoi inquiéter, quand on sait que les dotations de la Nouvelle-Calédonie vont être en baisse en 2015. Quant aux recettes fiscales, conjoncture économique oblige, elles vont elles aussi diminuer...
Une situation économique qui se dégrade d’ailleurs déjà en 2014, avec une baisse de près de 6 milliards de francs des recettes fiscales en provenance de la Nouvelle-Calédonie. D’où la nécessité de trouver des solutions pérennes. Il faut certes maîtriser les charges mais ce sont des dépenses incompressibles auxquelles il faut néanmoins faire face, explique l’Union pour la Calédonie dans la France. 28% des dépenses de la province Sud sont consacrées à la santé ; 27% à l’enseignement.
Pour Calédonie Ensemble, il est impératif de trouver des ressources supplémentaires car une baisse des services publics serait inacceptable. L’affectation des taxes sur les jeux représenterait déjà des rentrées de deux à trois milliards de francs cfp.
Alosio Sako, porte-parole du groupe des indépendantistes à la province Sud, est convaincu que la réforme fiscale est un pivot des recettes à venir.
Dans un consensus qui mérite d’être souligné, les élus non indépendantistes ont soulevé le problème de la clé de répartition, lié à l’évolution démographique de la province Sud. Pour le FLNKS, la modification de la clé de répartition reste contraire à l’esprit de l’Accord de Nouméa. Le sujet – aujourd’hui un vieux serpent de mer – pourrait être à nouveau débattu au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.