PORTRAIT. "Je suis libre, je suis bien" : le courage d'entreprendre d'Alice Holero à Sarraméa

Après une décennie à cuisiner pour les salariés d'un grand hôtel, Alice Holero a choisi de devenir sa propre patronne
À Sarraméa, le local municipal situé à l’entrée de la commune a rouvert ses portes. Alice Holero y propose de la petite restauration depuis le mois de janvier.

Des nems "au poulet", des sandwichs, des viennoiseries, des parts de pizza et des merveilles confectionnées par sa sœur : l’étalage d’Alice est fourni. Dans le futur, elle envisage de préparer des plats du jour. "Je vais doucement... Peut-être un peu plus tard, quand j'aurai les moyens."

Après dix ans dans les cuisines d’un hôtel de Poé, à concocter les repas des employés, cette femme de la tribu de Sarraméa s’est installée à son compte. C'est alors qu'elle attend le car à l'embranchement de Petit Couli que l'idée lui vient : elle va postuler à l'appel à projets de la municipalité. "Je voulais être un peu plus près de la maison, j'étais fatiguée de faire la route tous les jours. Je suis libre, je suis bien."

Boire un café, et échanger

6 jours sur 7, dès 5h30 du matin, Alice ouvre son commerce à ceux qui empruntent la transversale ou qui descendent de Sarraméa. En face, l’épicerie de Petit Couli est fermée depuis des mois. Les automobilistes klaxonnent pour la saluer. Les gens "sont contents de voir que c'est rouvert, qu'on peut s'arrêter, boire un café, juste échanger, comme ça."

Ses neuf heures de travail par jour, Alice, qui fêtera ses 57 ans cette année, souhaite les partager. "J'ai besoin de quelqu'un, je n'aime pas travailler toute seule. C'est pour ça que je ne fais pas trop de choses encore, mais au fur et à mesure, je vais essayer de faire plus."

Alice a puisé dans ses économies pour se lancer. Elle espère une aide de ses proches pour acheter des tables et des chaises. Ce matériel lui est prêté, pour l’instant, par la mairie. Les pièces manquent, et elle en a conscience. "Je suis le fait que les gens n'ont pas d'argent. Il ne faut pas que je mette [mes produits] trop cher, non plus. On me dit que ça n'est pas assez cher... Mais je ne veux pas suivre ça. Souvent, les gens me disent 'garde le reste' [la monnaie]. Je suis bien contente d'avoir ouvert ça."