C’est désormais officiel, à 47 ans, Sonia Backès se lance un nouveau défi : conquérir son premier mandat parlementaire. Une question de responsabilité pour la chef de file des Loyalistes. "C'est un moment important pour la Nouvelle-Calédonie dans lequel les choses vont se jouer au Parlement, à l'Assemblée Nationale et au Sénat sur la réforme constitutionnelle, donc c'était important d'être candidate aujourd'hui".
La présidente de la province Sud et secrétaire d'Etat à la citoyenneté briguera donc un siège au Sénat le 24 septembre prochain. Elle veut "défendre pied à pied que la Calédonie reste française mais au-delà de ça, qu'on n'impose pas à nos enfants l'instabilité qu'on a connu depuis les 35 dernières années et qu'on leur offre enfin un avenir de paix et de sérénité".
L'importance de l'union des non-indépendantistes
Devant une salle pleine d'élus et de sympathisants du mouvement Les Loyalistes, Sonia Backès s'est également livrée à une démonstration arithmétique pour alerter sur le "risque indépendantiste", "réel et pas seulement supposé". Un argument de poids selon elle pour appeler à une alliance entre la majorité parlementaire qu'elle devrait représenter et Les Républicains. "Nous soutiendrons le candidat qui sera investi par le parti parce qu'on a besoin de cette unité pour porter nos valeurs".
Reste à savoir qui sera ce candidat. L'actuel sénateur, Pierre Frogier et le maire de Dumbéa, Georges Naturel, tous les deux membres du Rassemblement-Les Républicains, ont tous les deux annoncé leur entrée en lice.
Il faut sanctuariser Sonia Backès à Paris
Nicolas Metzdorf, député de la seconde circonscription
Pas de cumul des mandats
En cas de victoire, Sonia Backès l'a d'ores et déjà annoncé elle restera au gouvernement, c'est son suppléant qui siégera alors au Sénat, mais elle entend consever la présidence de la province Sud. "Il n'y a absolument pas de cumul puisqu'en fait tant que je suis secrétaire d'État ce sera mon suppléant qui siégera au Sénat, donc la situation restera celle qu'elle est aujourd'hui", a-t-elle indiqué à la presse. "Le jour où je ne serai plus secrétaire d'État, je devrais choisir".
"Ce sera la première fois que le suppléant a autant d'importance, admet Sonia Backès, puisqu'il y a une probabilité non négligeable pour qu'il siège contrairement aux suppléants qu'on a depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies". Pas de nom annoncé ce mercredi, il le sera dans les prochains jours.
Sonia Backès ne pourra pas toutefois directement rester présidente de la province Sud. La réforme de 2014 sur le non-cumul des mandats prévoit en effet que le parlementaire doit "démissionner du mandat acquis antérieurement dans un délai de 30 jours à compter de la promulgation des résultats". Il faudra donc que le bureau de la province Sud démissionne dans cette période de 30 jours et que Sonia Backès soit réélue à la tête de l'exécutif provincial. Son mandat le plus ancien deviendra alors celui de sénatrice, dont elle pourra alors se départir au profit de son suppléant.
Un reportage de Charlotte Mannevy et Claude Lindor