Moins de 10% de la production calédonienne est exportée aux Etats-Unis. Le nickel n’est pas directement menacé par l’imposition à venir de taxes à l’importation qui ne concernent que l’aluminium. Mais il y a du nickel dans les aciers européens, et eux sont concernés.
Donald Trump veut une Amérique qui serait de nouveau couverte d’usines et de hauts-fourneaux. Il aime les mines de fer de l’Alabama, les mines de cuivre de l’Arizona et les aciéries de Pennsylvanie. Pour le président des Etats-Unis, la renaissance de la sidérurgie est la reine de toutes les batailles. Cette ambition de l’acier américain "US Steel" est portée par la société sidérurgique du même nom. Le groupe est né en 1901 quand la sidérurgie comptait pour près de 7 % de l’emploi manufacturier aux Etats-Unis et réalisait la quasi-totalité de la production de biens industriels. Les temps changent, aujourd’hui, c’est à peine 1%.
Et puis, c’est la Chine qui absorbe la plus grande partie du nickel produit en Nouvelle-Calédonie et elle ne représente que moins de 10% des importations américaines d’acier inoxydable. En 2017, la Société Le Nickel (SLN) filiale du groupe Eramet a exporté 5.562 tonnes de nickel aux Etats-Unis, les chiffres transmis par le groupe international d'études du nickel (INSG) pointent une augmentation de 57% par rapport à 2016.
Oublier les hypothèses et se concentrer sur les faits ? Les exportations d’alliage de nickel calédonien pour les aciers européens représentent près de 8.000 tonnes. Combien se retrouve ensuite dans les aciers exportés aux Etats-Unis ? «Très peu, car les allemands qui exportent le plus d’acier inoxydable aux Etats-Unis achètent principalement du nickel russe, et pas de nickel calédonien à la différence des espagnols, des italiens et des belges» poursuit le sidérurgiste.
Pour le moment, la Bourse des matières premières de Londres tousse mais ne décroche pas ; le nickel s’échange autour de 13.230 dollars, soit une baisse de 2,31 % et encore, parce que le producteur indonésien Antam envisage de doubler sa production de nickel en 2018.
Guerre américaine, commerce mondial
L’annonce d’une hausse unilatérale des droits de douane sur l’acier a entraîné le départ de Gary Cohn. Le conseiller économique de la Maisons Blanche est vent debout contre la décision du président américain d’imposer des taxes douanières et il n’est pas le seul. « Pour tous ceux qui sont dans la filière acier aux Etats-Unis et notamment pour les importateurs il y a un risque de contraction du secteur » indique Didier Julienne, expert des métaux industriels et notamment du nickel en Nouvelle-Calédonie.L'aluminium est concerné, pas le nickel
À l’heure où Donald Trump annonce son intention d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles de l’aluminium afin de défendre une industrie américaine « décimée par des décennies de commerce inéquitable » le nickel n’est pas concerné par la hausse des droits de douane annoncée par Donald Trump. « Arcelor Mittal a construit une usine d’acier inoxydable à Mobile dans l’Alabama, si elle importe du ferronickel calédonien de type SLN 25 pour sa production, il n’y aura aucune conséquence, le nickel n’est pas visé par Donald Trump et l’acier est produit aux Etats-Unis » indique un sidérurgiste espagnol.Et puis, c’est la Chine qui absorbe la plus grande partie du nickel produit en Nouvelle-Calédonie et elle ne représente que moins de 10% des importations américaines d’acier inoxydable. En 2017, la Société Le Nickel (SLN) filiale du groupe Eramet a exporté 5.562 tonnes de nickel aux Etats-Unis, les chiffres transmis par le groupe international d'études du nickel (INSG) pointent une augmentation de 57% par rapport à 2016.
Le nickel russe plus menacé que le calédonien
L’impact des nouvelles taxes envisagées par Donald Trump serait donc avant tout psychologique pour toutes les entreprises de la filière de l’acier. Mais pas seulement. Les aciers européens importés aux Etats-Unis et qui contiennent du nickel sont concernés. Les exportations européennes représentent 5 milliards d’euros chaque année. Les droits de douane imaginés par Donald Trump pourraient leur porter préjudice à hauteur de 2,8 milliards d’euros selon les calculs de la Commission européenne. « Cela risque de fragiliser encore plus le secteur de l’acier, déjà en difficulté. Plusieurs usines ont déjà fermé leurs portes en Europe », rappelle Olivier Daguin gérant matières premières chez OFI AM.Oublier les hypothèses et se concentrer sur les faits ? Les exportations d’alliage de nickel calédonien pour les aciers européens représentent près de 8.000 tonnes. Combien se retrouve ensuite dans les aciers exportés aux Etats-Unis ? «Très peu, car les allemands qui exportent le plus d’acier inoxydable aux Etats-Unis achètent principalement du nickel russe, et pas de nickel calédonien à la différence des espagnols, des italiens et des belges» poursuit le sidérurgiste.
Pour le moment, la Bourse des matières premières de Londres tousse mais ne décroche pas ; le nickel s’échange autour de 13.230 dollars, soit une baisse de 2,31 % et encore, parce que le producteur indonésien Antam envisage de doubler sa production de nickel en 2018.