Municipales : les enjeux à Thio

A la fin du dix-neuvième siècle, Thio abritait le premier site d'extraction de nickel au monde. Le minerai reste omniprésent dans la commune, mais on parle de plus en plus d'un après nickel, et beaucoup d'efforts sont orientés vers la jeunesse. 
Un ballet incessant de camions de roulage. A Thio, le nickel nourrit encore de nombreuses familles. L'exploitation du minerai constitue l'essentiel des revenus. Mais elle cristallise aussi les inquiétudes liées à la protection de l'environnement, surtout dans le lit des rivières. 
 
 

Au rythme de l'eau qui monte

Un problème récurrent depuis des années, des promesses et des tentatives de résolution, mais pas de véritable résultat, au grand dam des habitants. Au marché de la tribu de Saint-Philippo, les montées des eaux successives ont laissé des traces et nourri les rancœurs. «Les rivières sont obstruées», explique Sylviana M'Boueri. 
 
 

Dans les champs aussi

«Par rapport à la grande rivière et aux cours d'eau qui sont à côté du marché, voilà : aux dernières crues, le niveau d'eau est arrivé jusqu'ici», montre l'habitante en indiquant une ligne à hauteur d'yeux. Les eaux et les boues inondent aussi les champs de ces femmes qui commercialisent ce qu'elles plantent. Ici, on vend les produits de la terre le mercredi et le samedi en alternance avec les deux autres marchés ouverts le reste de la semaine.
 
 

En résidence au musée

En attendant cet après-nickel qui tarde à se concrétiser, des initiatives permettent d'entretenir l'espoir d'un avenir meilleur. Le Musée de la mine et l'Office du tourisme accueillent des jeunes déscolarisés en résidence. Certains y découvrent un métier. «Toutes les sculptures que vous voyez autour ont été faites par eux», fait visiter Lorenza M'Boueri, directrice de l'office. «Les camions et tout ça, c'est de la rénovation, de la restauration. Qu'ils s'approprient leur histoire autrement.»
 
 

Offrir aux jeunes «des projections d'avenir»

«Je ne voulais pas que le musée soit un lieu figé, juste conservateur du patrimoine historique de Thio, ajoute-t-elle. Non, c'est un lieu qui leur appartient. Quand ils viennent ici, ils se sentent bien. Ils ont envie de faire des choses, de découvrir des choses, et ça nous permet de leur passer des informations. Qu'ils puissent avoir des projections d'avenir.»
 
 

Bienvenue à «Nickeltown»

Les pièces uniques réalisées sur place sont proposées à la vente aux visiteurs. «Nickeltown», c'était le surnom donné à Thio par le journal La France australe. Pendant les Evénements, la commune a été le symbole de lutte indépendantiste, avec le FLNKS et Eloi Machoro. Mais aujourd'hui, on mise beaucoup sur la jeunesse. Comme à la médiathèque, où on les incite à la lecture et à l'usage des outils connectés. 
 
 

Prévention numérique

«On a du mal, encore, à toucher les adultes au niveau de la prévention», relève Wendy Nonke, responsable de la case numérique à Thio. «Les enfants, il n'y pas de souci, on peut mener des ateliers sur tout ce qui est présentation des dangers, pour qu'ils adoptent les bons comportements au niveau de l'utilisation d'internet.»  
 
 

La piste du tourisme

Et des actions numériques sont également menées en tribu en parallèle au développement touristique, principalement orienté sur les gites et les campings. Thio se cherche un autre avenir, même si la mine lui colle encore à la peau.  

Le reportage d’Erik Dufour et Christian Favennec :
©nouvellecaledonie

La carte d'identité de Thio :
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