Nickel. La SLN met en sommeil son site de Thio, berceau de la mine en Nouvelle-Calédonie

A la mine du Plateau, à Thio, samedi 6 janvier 2018.
Dans un communiqué interne consulté par Nouvelle-Calédonie la 1ere, lundi 14 octobre, la direction de la Société Le Nickel annonce la mise en sommeil de ses activités à Thio. 230 salariés et 120 emplois indirects sont menacés.

Le Plateau, le Camp des Sapins, Dothio : les trois mines de Thio, commune qui a vu naître la SLN et l’activité minière en Nouvelle-Calédonie, vont être mises en sommeil.

Une mesure qui doit permettre aux 230 salariés " d’accéder au dispositif de chômage total exactions qui leur apportera un accompagnement sur une durée de 9 mois consécutifs”, selon la direction de l'entreprise. Mais l’impact de la fermeture du centre minier va bien au-delà : à Thio, la sous-traitance représente 3,7 milliards de francs de contrats annuels et 120 emplois.

L’annonce pose enfin la question de l’alimentation de l’usine métallurgique de Doniambo, à Nouméa : 20 % du minerai provient en effet de Thio.

Six mois sans pouvoir accéder au site

Les installations SLN de Thio étaient bloquées depuis le 2 avril en raison d’un conflit sur la gêne occasionnée par le roulage minier. Conflit sur lequel s’est greffée par la suite la mobilisation contre le dégel du corps électoral qui a dégénéré en émeutes le 13 mai .

Les dégâts subis par l'industriel sont particulièrement conséquents : les destructions des équipements (convoyeurs, laboratoires, mais aussi bureaux et maisons d’employés) et de matériel (pelles, chargeuses, camions, etc.) ont entraîné “une impossibilité pure et simple d’opérer”, précise la SLN, qui pointe également du doigt “les blocages, les menaces et les intrusions répétées”.

Conséquence, et faute de pouvoir accéder aux lieux depuis six mois, la SLN estime être “contrainte d’engager la mise en sommeil de ses sites de Thio, du fait de l’empêchement absolu et durable d’y accéder et d’exploiter les mines.” L'entreprise assure toutefois espérer pouvoir rouvrir un jour le centre.

"La SLN, c'est 140 ans de la vie de Thio. Apprendre une nouvelle pareille, ça n'a rien de réjouissant", réagit Jean-Patrick Toura, le maire de la commune. "Toute l'économie, nos magasins, nos marchés dépendent de la mine", s'inquiète-t-il.

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