Le maire de Thio, Jean-Patrick Toura, a déploré que "cette annonce n'est pas une bonne nouvelle" pour la population et l'économie de la commune, dans un entretien à NC la 1ère, ce lundi. Il a également précisé que "l’activité minière de Thio, c’était 140 ans d’existence sur la commune". Une bonne partie de la population vit de cette activité. Aujourd’hui, 350 emplois vont être supprimés selon le maire, soit 230 emplois directs et 120 emplois indirects. "La sous-traitance représentait 3,7 milliards de francs pour la commune", a-t-il souligné.
Les employés ont appris la nouvelle avec surprise, même si tout le monde savait que la SLN allait mal.
Jean-Patrick Toura, le maire de Thio
La fermeture de la mine vient s'ajouter aux problèmes des exactions
Le président de l’AMNC et maire de Pouébo, Florentin Dedane, rejoint le maire de Thio : "Cette annonce est redoutable et triste pour la population, les employés et les sous-traitants. Mais prévisible au vu des dégâts", a-t-il précisé.
Sur Thio, il existait déjà un conflit avant la mobilisation contre le dégel électoral. Mais aujourd’hui, cette mobilisation a mis un coup au site de Thio.
Florentin Dedane, le président de l’Association des Maires de Nouvelle-Calédonie et maire de Pouébo
La destruction des entreprises sur le territoire depuis le 13 mai a également impacté l'économie de Thio. Florentin Dedane a évoqué 4 milliards de dégâts sur l’ensemble des communes, soit 24% de moins sur le budget de fonctionnement. "La fermeture de la mine va ajouter de la difficulté [économique] aux difficultés déjà présentes", a-t-il martelé.
Le maire de Pouébo propose une solution d'ordre politique : "C’est vrai que l’on règle les soucis au cas par cas, mais il faut que l’ensemble des sujets économiques soient redéfinis car l’instabilité politique déstabilise, notamment, la mine", a-t-il souligné.
Le président de l'AMNC a également exprimé son avis sur une éventuelle reprise de l'activité des sites miniers. "La réouverture des sites miniers serait possible sur d’autres communes, mais difficile sur Thio ou Canala", a-t-il indiqué.
Première réaction d'un parti politique : Générations NC exprime "sa profonde inquiétude"
Dans un communiqué, la porte-parole de Générations NC, Nina Julié, annonce "sa profonde inquiétude" face à l'annonce de la mise en veille des sites miniers de la SLN de Thio.
Cette situation est la conséquence directe des blocages qui paralysent les sites miniers depuis le 2 avril, aggravés par la destruction des installations et les violences des derniers mois orchestrées par la CCAT.
Nina Julié, porte-parole de Générations NC
Le mouvement calédonien a indiqué qu'il poursuivrait en justice la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. "Face à l’ampleur du désastre provoqué, la CCAT doit désormais répondre de ses actes", a martelé Nina Julié.