Violences sur mineur : le travail essentiel de la Maison de protection des familles

Dans la salle "Mélanie", une poupée permet aux enfants d'exprimer plus facilement ce qu'ils ont subi.
La Maison de protection des familles du Mont-Dore permet aux gendarmes de s'entretenir avec des mineurs violentés, physiquement ou psychologiquement. Grâce à l'enregistrement des échanges, les jeunes victimes n'auront pas à se répéter devant les tribunaux.

En 2022, la Maison de protection des familles du Mont-Dore a entendu 150 enfants dans le cadre de violences sexuelles et/ou intrafamiliales. Les gendarmes utilisent une caméra discrète, partenaire indispensable à l'entretien des victimes mineures. 

"On a la possibilité de zoomer sur l'enfant lorsqu'il fait quelque chose. On a aussi la possibilité de déplacer la caméra si l'enfant bouge pour vraiment capter toutes les informations dont on aurait besoin dans le cadre de l'enquête", explique Annabelle Lepez, adjudante de la gendarmerie nationale.

Un enregistrement essentiel

Cet enregistrement imposé par le code de procédure pénal sera retranscrit par écrit. Une autre copie sera mise sous scellée. Dans un petit espace appelé la salle "Mélanie", le ou la gendarme formé à ce type de conversation très intime fait tout pour que le mineur se sente en confiance.

"On va travailler en fonction de l'âge des enfants pour savoir ce qu'il s'est réellement passé. C'est à nous de nous adapter par rapport au langage, par rapport aux connaissances de l'interlocuteur. Nos questions vont être différentes si c'est un petit ou un adolescent", détaille Annabelle Lepez. La gendarme s'aide également d'une poupée pour permettre aux plus jeunes de montrer ce qu'ils ont subi.

Le reportage radio de Julie Straboni :

Des compétences spécifiques

Savoir détecter la vérité, apprendre à décoder des comportements, c'est toute la difficulté de cette profession que l’adjudante pratique depuis 10 ans. La pédagogie s'avère essentielle. "On les met en confiance directement. On leur explique comment ça va se passer du début à la fin. On arrive à les faire parler très facilement", précise Annabelle Lepez.

La Maison de protection des familles de la province Sud peut être contactée via le 20 78 24. Elle dispose également d'une antenne à Koné. Ses représentants peuvent en outre se déplacer dans les îles pour de la prévention auprès des scolaires et sur demande des brigades de gendarmerie locales.

Le reportage TV de Karine Arroyo et Carawiane Carawiane :