Yaté, commune de 1300 km², est la plus étendue de la Nouvelle-Calédonie, et la quinzième de France. Une économie tournée principalement vers la mine, avec à proximité l’usine du Sud. Certains habitants de la commune veulent développer une autre économie plus durable que la mine.
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Aider les entreprises à se diversifier
L’usine hydrométallurgique du Sud a ouvert en 2010, située sur la commune du Mont-Dore, elle est pourtant géographiquement plus proche de Yaté. Plusieurs entreprises de la commune y travaillent, regroupées en GIE. Elles sont sous-traitantes pour la construction du projet Lucy, un bassin qui permettra à terme de traiter et stocker les résidus secs de l’usine. Des entreprises qui voudraient se diversifier.« Par rapport à Vale, on est sur le terrassement, mais on doit se diversifier au niveau du génie civil, au niveau des VRD (voirie et réseaux divers) notamment au niveau de la commune avec les appels d’offre qu’ils lancent » explique Robert Atiti, président du GIE des entrepreneurs de Yaté. « C’est vrai qu’aujourd’hui, il faut privilégier l’entreprise locale, bien impliquer les entreprises de la commune ».
Développer l’agroforesterie
Cette pépinière, Sud Reboisement, a été mise en place en 2008, dans le cadre du pacte de développement durable du grand Sud signé entre le comité environnemental Rhéébü Nûû et l’entreprise Vale. Depuis sa création, elle a produit des centaines de milliers de plants d’arbres.Sileva Mapou le directeur, souhaite que l’argent de la mine puisse servir à faire du développement durable.
« La priorité de nos vieux, et que nous les jeunes on a suivi, c’est de faire de la sylviculture pour reboiser tout le grand Sud, pour qu’on donne une richesse pour demain et après-demain pour les générations futures » explique Sileva Mapou. " On est en train de se développer sur l’agroforesterie avec de l’agriculture aussi intégrée, la production de tomates, de salades, tout ça, donc d’avoir une nouvelle vision sur le développement durable pour la commune de Yaté ».
Créer des lieux de discussion
L’ouverture de l’usine du Sud a bouleversé le fonctionnement de la société kanak. Pour Sileva Mapou, la commune doit créer des lieux de discussion pour que la solidarité fonctionne de nouveau.« Je pense qu’à la commune, il faut aujourd’hui une relation de nos élus et de nos politiques avec les instances des associations, donc un lieu de rencontre où on puisse discuter de tous les sujets d’actualité de la tribu, de la commune, et puis du monde extérieur, envers le monde extérieur qui est la Nouvelle-Calédonie » .
Aider et encadrer les jeunes
A Yaté, des habitants se sont lancés dans des projets d’agriculture. Comme à la tribu de Waho où Rosaire Agourou plante de la salade hors-sol depuis quatorze ans. De temps en temps, elle fait visiter son exploitation. Elle encourage les jeunes à se lancer.« Il faut qu’il y ait des gens au niveau de la mairie pour les accompagner, pour les encadrer et donner plus d’informations parce que les jeunes maintenant, ils attendent que des trucs comme la mine, alors qu’il y a d’autres trucs à la tribu à faire ».
Avec ses plages, sa cascade, son lac, et une végétation luxuriante, Yaté a des atouts à mettre en valeur. Pour que le secteur de la mine ne soit pas le seul pourvoyeur d’emplois dans la commune, certains habitants ont créé leur propre activité qui correspond plus à leur façon de vivre.
Le reportage de Brigitte Whaap et Gaël Detcheverry