Mangrove, marécage, lac.. Les zones humides peuvent prendre des formes très variées, en Nouvelle-Calédonie.
1La définition
Adrien Berthaud est responsable du pôle environnement à l'Œil, l'Observatoire de l'environnement. "Une zone humide, c’est une zone naturelle où les sols sont gorgés d'eau au moins une partie de l'année", explique-t-il. "Ce sont des zones généralement d'une très grande biodiversité parce que la rencontre du milieu terrestre et de l'eau offre une grande richesse de niches écologiques."
2L'emblème
Le site local le plus emblématique s'avère la plaine des Lacs, à Yaté, tout au Sud de la Grande Terre. Elle représente le plus grand réservoir d’eau douce de Calédonie. Suivie par la province Sud à travers un plan de gestion intégrée, la plaine des Lacs est inscrite depuis 2014 sur la convention Ramsar, qui vise à protéger ces zones humides.
3Le rôle
Ces zones humides jouent un rôle dans la gestion de la ressource en eau. Elles font fonction d’éponges, en quelque sorte, absorbant l’eau pendant les épisodes pluvieux, avant de la restituer en période plus sèche. Ce sont aussi des milieux qui ont un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique, souligne l'Œil, puisqu’elles vont permettre de fixer le carbone.
4Les menaces
Parmi les menaces qui pèsent sur ces milieux fragiles : l’érosion des sols, avec les incendies, l’activité minière, l’agriculture, les espèces herbivores envahissantes comme le cerf ou le cochon. Mais pas seulement… "Ça va être l'exploitation de la ressource en eau, les prélèvements qu'on fait sur les milieux naturels, qui peuvent venir [les] perturber", ajoute Adrien Berthaud. "D'une manière plus globale, c'est le changement climatique qui va venir menacer ces milieux puisqu'aux horizons de 2100, les dernières études montrent que la Calédonie va faire face à une réduction en moyenne de 20% des précipitations."
5La mauvaise réputation
Ces zones qu'il faut à tout prix protéger ont longtemps eu mauvaise réputation, ajoute le responsable du pôle environnement auprès de l'Observatoire. "Souvent, elles étaient associées à des lieux assez lugubres. Culturellement, elles étaient considérées comme des zones habitées par des esprits, et habitées très concrètement par beaucoup d’insectes, notamment des moustiques." Résultat : "Historiquement, il y a toujours eu une politique d’essayer d’aller assécher ces zones, d’en retirer l’eau pour en faire des zones plus 'saines'." Elles étaient remblayées à des fin agricoles ou d’urbanisation. Sans prendre en considération leur rôle essentiel.
6La journée
En raccourci, on peut écrire JMZH ! Ce 2-02/2022 correspond à la Journée mondiale des zones humides. Elle célèbre la signature de la convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Cette année, le thème décliné est le suivant : "Agir pour les zones humides, c'est agir pour l'humanité et la nature". Un rendez-vous marqué au parc forestier, à Nouméa, de 10 heures à 17 heures, avec des animations pour sensibiliser les enfants. Elles sont proposées par le Centre d'initiation à l'environnement et l’association Mocamana, l'Esprit Nature.
Le reportage de Bernard Lassauce et Christian Favennec :