Quand le moustique-tigre est éliminé… par accident

Palmyra Atoll, douze km2, est une réserve administrée par le gouvernement fédéral des États-Unis.
Sur l'atoll Palmyra situé dans le Pacifique Nord, le moustique-tigre porteur de virus a disparu de façon inopinée. Autant dire que le phénomène, qui serait lié à l'éradication des rats, intéresse les scientifiques.
L'histoire s'est passée sur l'atoll de Palmyra, réserve naturelle américaine située dans le Pacifique Nord. Un lieu habité par quelques dizaine de scientifiques, mais surtout peuplé jusqu'en 2011 d'oiseaux, de deux sortes de moustiques et de 40 000 rats. A l'époque, il a été décidé d'éradiquer les rongeurs pour sauver les oiseaux de la réserve et là, surprise: avec les rats, disparaissent aussi tous les aedes albopictus de l'atoll, malgré la présence d'hommes sur l'île.


L'autre moustique a perduré

Comme si les moustiques-tigres n'avaient pas su s'adapter à un nouveau garde-manger. Alors que l'autre espèce présente, le culex quinquefasciatus, a perduré. De quoi interroger les scientifiques qui, par la génétique ou la stérilisation de moustiques, cherchent à réaliser ce que la nature a produit par elle-même sur ce petit atoll. Cet épisode d'éradication secondaire accidentelle a fait l'objet d'une étude publiée dans la revue scientifique Biology letters: «Local extinction of the Asian tiger mosquito (Aedes albopictus) following rat eradication on Palmyra Atoll».

Plusieu​rs pistes

Pas certain, néanmoins, de pouvoir exporter la méthode. D'autant que la cause de la disparition des aedes n'est pas certaine. Peut-être sont-ils morts de faim. Peut-être, aussi, ont-ils été victimes de leur consanguinité, avance un chercheur français. Autre piste : la disparition de réservoirs à eau sur l'île. Les rats, friands de pulpes de coco, abandonnaient partout des noix ouvertes. De parfaits réceptacles à eau de pluie, et à larves de moustique.