Reconstruction, fréquentation, patrimoine : Christophe Augias, directeur de la bibliothèque Bernheim, invité de la matinale

Christophe Augias, directeur de la bibliothèque Bernheim
La bibliothèque Bernheim de Nouméa ouvre un nouveau chapitre de son histoire, avec la démolition puis la reconstruction de son bâtiment principal, dès l’année prochaine. L’occasion pour l’établissement plus que centenaire de revoir ses missions. Son directeur était l’invité de la matinale de ce jeudi 25 août.

Alors que les comptes publics du pays sont dans le rouge, la culture fait partie des principaux secteurs touchés par les coupes budgétaires. Et pourtant, la bibliothèque Bernheim de Nouméa s’apprête à faire peau neuve, avec un grand chantier de reconstruction d’un montant d’1,2 milliard de francs, qui commencera en début d’année prochaine. Des travaux qui "tombent au bon moment" pour Christophe Augias.

Prévu de longue date pour des questions, notamment, de remise aux normes, ce chantier a été revu à la baisse, il y a quelques années, la conjoncture économique étant moins favorable. "C’est l’occasion pour la bibliothèque de se réorganiser et de se mettre un peu en sommeil, à un moment où les crédits de fonctionnement sont difficiles à trouver. »

 

Retrouver le public après la crise sanitaire 

Les deux années de crise Covid ont également eu un impact sur la fréquentation des trois bibliothèques Bernheim, à Nouméa, Koné et Poindimié. "On a dû fermer et évidemment le pass sanitaire a aussi été un frein", tout comme le fait que, par peur des contaminations, "les lieux publics ont été source d’inquiétudes et de méfiance", précise le directeur de la structure.

Néanmoins, les pertes en nombre d'inscriptions ont été "moins catastrophiques" que prévu, observe Christophe Augias. Le nombre d’abonnés est passé de 7 000 à 6 000 inscrits, en trois ans. Bernheim attend la fin décembre, pour analyser les chiffres de la reprise, un an après la crise Covid.

 

Revoir les missions de l'établissement en fonction du public

La reconstruction de la bibliothèque du centre-ville sera l’occasion de repenser les missions de la structure et son aménagement. Le bâtiment le plus récent sera détruit et reconstruit intégralement, "c’était le choix de tous les architectes qui ont concouru". Plus moderne et très lumineux, "ce futur bâtiment fournira de nouveaux espaces et de nouveaux services, qui restent à préfigurer parce que dans trois ans, le monde aura encore changé".

Autre nouveauté du futur établissement : l’ouverture d’une librairie, où il sera possible d’acheter des ouvrages, et d’un salon de thé, mais aussi des espaces de vie au sein de la bibliothèque. Quant aux jardins, "trop peu utilisés", ils seront également aménagés.

Enfin, "pas question de démolir" le bâtiment Eiffel, construit à Paris à l’occasion de l’exposition universelle de 1900, rassure Christophe Augias. "Il est classé donc il est plutôt question de le rénover".  La salle Eiffel sera rouverte aux artistes. 

Recherche locaux pendant les travaux

Le chantier devrait commencer en tout début d’année prochaine par la démolition du bâtiment principal. Les travaux doivent durer au moins deux ans, en fonction des aléas climatiques, pour une livraison attendue d’ici à 2025.

Mais Bernheim compte bien maintenir un service minimum pendant cette période. Reste à trouver le lieu. "Nous sommes en train de rechercher activement un local", signale son directeur. Avec deux contraintes : il devra se situer en centre-ville, "car il nous importe de servir notre public ici, au même endroit" et offrir plusieurs centaines de mètres carrés "parce qu’en dessous de cela, on aura du mal à déployer un service de bibliothèque", précise son directeur. 

L'émission en replay à revoir ici.