Référendum, façon de faire campagne, discussion sur l'après… ce qu'on peut retenir de l'entretien de Philippe Michel, secrétaire général de Calédonie ensemble

Philippe Michel, secrétaire général de Calédonie ensemble, invité du JT le samedi 13 novembre.
Il était l’un des invités politiques du week-end, au journal télévisé de NC la 1ère. Samedi, Philippe Michel est venu développer la vision de Calédonie ensemble, concernant la consultation dont on venait d'apprendre le maintien.

Les partisans du Non à l'indépendance ont moins d'un mois pour porter leurs arguments auprès des électeurs admis à voter le 12 décembre. Invité du journal télévisé le samedi 13 novembre, le secrétaire général de Calédonie ensemble s'est attardé sur ce sujet, et d'autres en lien avec la consultation dont la date vient d'être confirmée. Voici ce qu'on peut en retenir. 

Une situation sanitaire encourageante

La satisfaction, d'abord, de voir la consultation organisée comme prévu. "On avait dit dès septembre que le seul critère qui devait être pris en compte pour le choix de la date, c'était le critère sanitaire. Aujourd'hui, on constate que les indicateurs sont bons", a défendu Philippe Michel. "C'est si vrai, que le gouvernement lève le confinement strict le week-end, annonce un retour progressif à la vie normale pour les prochains jours. Dans ces conditions, il n'y a aucune raison pour qu'on congèle la démocratie." 

Un résultat "incontestable"

Le camp indépendantiste a déjà indiqué que les résultats du 12-12 seraient contestés. "Ma réponse, c'est que le résultat de ce référendum sera doublement incontestable", réagit Philippe Michel. Au plan politique (…), c'est l'aboutissement d'une série de trois référendums (…). Au plan juridique, il est organisé comme les deux premiers (…). Et la question de la participation, en droit français, n'est pas une cause de remise une cause de la sincérité d'un scrutin." 

Ni au plan politique, ni au plan juridique, il n'y a pas matière à remettre en cause une consultation à laquelle les uns choisissent sciemment de ne pas participer.

Philippe Michel

 

Une campagne très technique

Pour les non-indépendantistes, le temps est venu de faire ou refaire campagne, mais cette fois, "le contexte sanitaire, malgré tout, pèse". C'est un constat : "On va avoir très peu de temps. On ne va pas pouvoir faire des meetings et des réunions publiques. Donc on va investir tous les moyens techniques, notamment, les médias et internet", annonce le secrétaire général de CE. "On y travaille déjà. On va diffuser un certain nombre de produits sur les réseaux sociaux et faire des réunions virtuelles en Facebook live."

Chacun la sienne, mais...

Calédonie ensemble fera-t-elle campagne avec les Loyalistes et les Voix du Non ? "Non, nous ferons notre propre campagne. Par contre, on est en discussion pour trouver des espaces où on fera campagne ensemble. Probablement pas de grands meetings. Ce sera plutôt des espaces d'expression en commun".

Des appels au calme salués

Le politique insiste sur les paroles prononcées pour que non-participation n'aille pas de pair avec débordements. "Je voudrais saluer ces appels au calme (…). Les responsables indépendantistes (…) disent : 'Nous ne participerons pas et nous demandons à nos électeurs de ne pas participer à cette consultation. Mais on demande à nos électeurs de respecter la consultation démocratique, de ne pas entraver le processus de consultation et on demande même à nos maires indépendantistes de tenir normalement les bureaux de vote.' C'est une position sage et raisonnable."

Et après ?

Une fois le scrutin passé, comment mettre les partenaires autour d'une table ? "D'abord, un principe a été acté à Paris au mois de juin par ceux qui ont participé aux discussions autour du ministre", a rappelé l'invité du JT de samedi : "quel que soit le résultat du référendum, on doit ensemble profiter d'une période de dix-huit mois suivant la troisième consultation pour bâtir en fonction du choix des Calédoniens un dispositif aussi partagé et consensuel que possible." 

Quid du corps électoral ? "L'Etat a clairement indiqué, dans son document du Oui et du Non, qu'au regard des règles du droit international, le corps électoral ne peut pas être gelé ad vitam æternam", répond Philippe Michel. "Et nous souhaitons, selon des modalités à convenir avec les indépendantistes, ouvrir ce corps électoral pour y faire entrer ceux qui maintenant sont durablement installés en Nouvelle-Calédonie et sont légitimes à s'exprimer sur son avenir." 

"Concilier souveraineté et République"

Et de rappeler le soutien de Calédonie ensemble à un futur référendum de projet, "qui doit nécessairement être constitutionnalisé pour être garanti. Autrement dit, la responsabilité qui nous incombe, c'est d'être digne de la poignée de mains de Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, pour être capables de construire, dans l'intelligence et la lucidité, un avenir partagé pour l'ensemble des Calédoniens." 

On voit bien au travers du résultat des deux derniers référendums qu'on a une population partagée. L'avenir ne se bâtira pas en imposant les quatre volontés de la moitié de la population à l'autre moitié. Il faut trouver le moyen de concilier souveraineté et République.

Philippe Michel

 

"Il faut rassembler"

Avant le 12 décembre, il y aura le 18 novembre, avec la déclaration de politique générale prononcée par le président du gouvernement Louis Mapou. "J'attend de l'esprit de responsabilité, de solidarité. La situation est extrêmement compliquée et difficile, au plan économique, sanitaire et politique. Il faut rassembler les Calédoniens."

Son entretien complet avec Laurence Pourtau :

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