Réforme des retraites : les blocages de ports en Métropole impactent le territoire

Alors que les actions des grévistes contre la réforme des retraites se poursuivent avec une reprise du blocage des ports en métropole, les effets commencent à se faire ressentir en Nouvelle-Calédonie. Avec en première ligne, l’approvisionnement en produits frais. 
En temps normal, Youri Forel, directeur d’une société d’importation reçoit des produits frais en provenance d’Europe une fois par mois. Mais depuis début décembre, les blocages à répétition des ports métropolitains perturbent les livraisons. Au fil du temps les étagères se vident et certains produits sont même en rupture de stock regrette le professionnel. « L'une de nos zones est normalement pleine de produits et notamment de mozzarella râpée, destinée aux pizzerias de Nouméa. Là, depuis presque une semaine, on subit de la rupture sur ce produit ». 
 

Certains produits peuvent être remplacés par des surgelés, comme la mozzarella. Pour les autres, il faudra attendre le prochain container prévu le 29 janvier, qui arrivera finalement courant février, avec un peu plus d’une semaine de retard. « Lorsque vous avez quatre semaines à peine de dates sur certains produits, que vous avez déjà perdu près de deux semaines, forcément vous générez de la rupture sur les quinze jours où les produits n’ont pas pu arriver en temps et en heure. Il ne vous reste plus que deux semaines pour vendre une quantité bien plus importante. C’est un vrai risque d’avoir de la marchandise invendable et qui se retrouvera en perte, ce que l’on espère éviter », poursuit le spécialiste.
 

Cinq mois de stock


Dans le cas du frais, l’éloignement est un handicap. Dans les autres cas, c’est un atout. Pour éviter les ruptures, un magasin de matériaux de construction dispose de cinq mois de stock, il est donc peu concerné par ces retards de livraison. « On n’est pas impacté, on arrive à dévier. On sait que ça bloque un peu à Marseille et au Havre, les transitaires nous informent de la situation au jour le jour, donc ou on trouve des solutions en remontant sur Anvers. On n’est pas pressé, on attend les départs des bateaux et on décale d’une semaine voire deux semaines de matériel », explique Laurent Vircondelet, président du syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie.

Des répercussions moindres pour le moment pour certains, à condition que la grève contre la réforme des retraites ne s’éternise pas, tous les ports français à l’exception de Dunkerque sont bloqués durant trois jours. 

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.
©nouvellecaledonie