C'est bientôt la rentrée des classes. Quelque 63 800 élèves sont attendus dans leur établissement lundi prochain. Ils seront 4 750 enseignants à les accueillir. Pour aborder cette nouvelle année scolaire, le gouvernement et le vice-rectorat, réunis ce vendredi matin, se fixent quatre priorités.
Mettre l'accent sur les fondamentaux en français et en mathématiques
C'est la "première priorité", indique Romain Capron, directeur de l’enseignement de la Nouvelle-Calédonie. Pour le primaire, il s'agit de "l'allègement, de la simplification sur le contenu des programmes à travers une priorisation sur les fondamentaux en mathématiques et en français".
Même priorité dans le secondaire car le niveau des élèves dans ces deux disciplines est inférieur à celui de l'Hexagone. "On a une observation qui nous donne des repères par rapport au niveau national : c’est l’évaluation de l’entrée en sixième. Ce sont les mêmes protocoles d’évaluation que ceux utilisés au niveau national, introduit Erik Roser, vice-recteur en Nouvelle-Calédonie. Ce qu’on a observé en 2019, et en 2022, c’est que sur la maitrise des compétences en français, on a un décrochage par rapport à la Métropole qui est de 10%. On a 10% d’élèves de plus que la Métropole qui ont des compétences fragiles en français. En mathématiques, il y a un décalage par rapport à la Métropole. De l’ordre d'un élève sur deux -ce qui est faible- a une maitrise satisfaisante ou très satisfaisante des mathématiques à l’entrée en sixième alors que la Métropole est à 75%. "
Valoriser le métier d'enseignant
Deuxième priorité, selon Romain Capron : "travailler sur l’image et la valorisation du métier des enseignants pour faciliter le recrutement." Ce qui passera par un plan de communication pour attirer notamment les jeunes. Des portraits seront diffusés pour illustrer la richesse du métier.
4750 enseignants vont faire leur rentrée cette année, mais force est de constater que la profession séduit de moins en moins. D'ailleurs l’IUFM, l’Institut qui les forme, enregistrait en 2022 une baisse de 50% des candidats.
Transformer la formation des enseignants
Troisième priorité : faire évoluer la formation des enseignants. "On a la volonté de la changer en profondeur à travers la mise en place du plan 'constellations' qui concerne une priorisation sur le français et les mathématiques", explique Romain Capron. Il s'agit de regrouper les équipes des écoles, ayant les mêmes besoins de formation, autour de formateurs référents. En 2023, le plan concernera 500 enseignants répartis en français et en mathématiques.
Adapter la carte scolaire
L'adaptation de la carte scolaire sur l'ensemble du territoire est envisagée en raison d'une forte baisse des élèves attendue d’ici à 2030. Selon les estimations, il devrait y avoir 4 000 élèves en moins à cause de la baisse de natalité et des départs du territoire.
"Il va y avoir une baisse [d'effectifs] dans le primaire, indique Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement en charge de l’enseignement. Il faut qu’on puisse l'anticiper. On y travaille déjà et l'une des pistes est la mutualisation entre l’enseignement privé et l’enseignement public sur des zones où nous avons plusieurs établissements. Il y a un travail qui sera fait en ce sens."
Une réunion avec les membres de l’enseignement privé, du vice-rectorat et du gouvernement en charge de l’enseignement est d’ailleurs prévue le 21 février prochain.
Pour le moment, aucune fermeture d’établissement n'est prévue, "même si on a parfois des fermetures de classes", précise Isabelle Champmoreau.