Le 1er décembre 2021, la Nouvelle-Calédonie déverrouillait ses frontières aériennes. A cette date, les vols internationaux ont pu reprendre de façon normale au départ et à l’arrivée de Tontouta, après de longs mois sous cloche. Un soulagement pour les habitants. Mais quel impact sur le secteur touristique, qui a tant souffert de cette crise Covid ? L'Isee a diffusé jeudi soir un point de conjoncture qui analyse le deuxième trimestre 2022 (à consulter ici).
1 Une activité "encore très affectée"
La crise Covid affecte la Calédonie depuis début 2020. Au deuxième trimestre 2022, le tourisme, encore convalescent, retrouvait péniblement des couleurs, observe l'Institut de la statistique et des études économiques. Car fin juin, la filière restait "encore très affectée par les conséquences de la pandémie". Des restrictions relatives aux conditions d’entrée et de sortie étaient "encore bien présentes dans certains pays, limitant les déplacements internationaux". L’activité de croisière n’avait pas encore redémarré - ce qui est le cas depuis début octobre. Par ailleurs, à peine s’amorçait la sortie de la crise sanitaire que le conflit russo-ukrainien survenait, en février 2022, "entraînant la perturbation du trafic aérien".
2 La reprise de fréquentation "se profile"
Cela dit, la Calédonie a enregistré 12 210 visiteurs au deuxième trimestre. "Après une reprise timide de la fréquentation touristique au premier trimestre", l'activité a semblé "progressivement se relancer" les trois mois d'après : le nombre de touristes a augmenté de 75 % entre le premier et le deuxième trimestre. Et même de 91 % si on compare janvier et juin.
3 Encore loin de 2019
"Certes, modère l'Isee, cette embellie ne permet pas de retrouver le dynamisme d'avant-crise sanitaire, où plus de 53 000 touristes en Nouvelle-Calédonie à cette même période en 2019." Pour l'Institut, les principales raisons à ce manque persistant de dynamisme sont qu'à ce moment, tous les pays n'avaient pas rouvert leurs frontières, et qu'en parallèle, la menace du coronavirus demeurait un frein pour de nombreux touristes - "les incertitudes qui en découlent entament les projets de voyage".
4 Retour progressif des Australiens
Entre avril et juin derniers, 3 180 touristes australiens se sont rendus en Calédonie contre un peu moins de 400 au trimestre précédent. "Ces derniers représentaient 26 % de la fréquentation touristique" au deuxième trimestre, contre 5 % au premier trimestre. Une reprise qui coïncide avec l'ouverture des frontières australiennes le 21 février.
5 Plus lent pour les Kiwis
La Nouvelle-Zélande avait fait de même le 1er mai, "mais les effets de cette réouverture sur le tourisme calédonien commencent tout juste à se faire sentir". Au deuxième trimestre 2022, seuls 3 % des touristes étaient Kiwis, contre 10 % trois an plus tôt.
6 Le "premier vivier" vient de Métropole
"Avec 5 420 personnes", les Métropolitains restent "le premier vivier de touristes (44 %). Viennent ensuite les voyageurs provenant des collectivités d'Outre-mer du Pacifique" : Wallis et Futuna ainsi que la Polynésie française représentent 13 % du marché. Le Japon, lui, n'avait pas encore rouvert sa porte aux touristes à cet instant. Et dans le sens inverse, la clientèle nippone restait très discrète : 201 arrivées, soit 2 % des touristes en Calédonie.
7 Les vacanciers regagnent du terrain
Les vacances sont redevenues le premier motif de voyage. Au deuxième trimestre, rendre visite à des proches n'était plus la principale raison pour laquelle les gens venaient sur le Caillou. "Les touristes déclarant se rendre en Nouvelle-Calédonie pour passer des vacances" étaient "quatre fois plus nombreux qu'au premier trimestre" : 3 454 soit 36 %, et cette clientèle privilégie l'hôtel (66 %). Durée du séjour : dix-huit jours en moyenne.
Contre 36 jours pour celles et ceux visitant des connaissances et parents, qui représentaient 3 322 personnes et 35 % des touristes. Quant aux 1 743 touristes d'affaires, ils "pesaient" 18 % de l'ensemble au deuxième trimestre. Avec une prédilection pour l'hôtel ou la location meublée (81 %). Et une durée moyenne de seize jours.