Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché dimanche à Paris leur volonté de travailler ensemble au service de la "refondation" de l'Europe, y compris dans la réponse à apporter au plan massif de subventions accordé par Joe Biden à l'industrie américaine de la transition énergétique.
Première réponse en Indonésie ? Le groupe minier français Eramet devrait décider au cours du "premier semestre 2023" d'un investissement en Indonésie en partenariat avec le géant chimique allemand BASF pour construire une usine de raffinage de cobalt et de nickel, a indiqué une responsable du groupe minier français vendredi.
"La décision d'investissement pour produire en Indonésie les métaux nécessaires à la transition énergétique n'a pas été prise formellement encore dans le cadre de ce projet mené à 51% par Eramet et à 49% par BASF, mais nous sommes dans le calendrier annoncé et une décision devrait intervenir au cours du premier semestre 2023", a déclaré cette responsable à l'AFP.
L’investissement des deux partenaires, selon l’agence Reuters, serait compris entre "2,2 et 2,6 milliards de dollars" pour la construction d'une raffinerie hydro métallurgique de nickel et de cobalt en Indonésie avec du minerai issu du grand gisement d'Eramet à Weda Bay.
Ces chiffres ont été cités par le ministre indonésien des investissements après une rencontre avec le président du directoire de BASF au forum de Davos.
Eramet n'a pas démenti, mais n'a pas confirmé non plus le montant.
Le groupe français précise seulement que "sous réserve de la décision finale d'investissement, le projet pourrait entrer en production début 2026". Eramet sera majoritaire dans ce partenariat.
Sur son site internet, le groupe minier de la transition énergétique explique que ce complexe hydrométallurgique de nickel/cobalt est destiné à alimenter l'industrie des batteries électriques nécessaires à la transition énergétique: "Il est conçu pour une production de 60.000 tonnes de nickel et de 7.000 tonnes de cobalt".
Le matériau produit, du MHP-NHP, serait de qualité comparable à celui livré par l’usine calédonienne du Sud (Prony Resources).
En Indonésie même, le projet devrait apporter "une valeur ajoutée en optimisant le développement de l'écosystème des véhicules électriques" dans le pays, ajoute Eramet, qui a pris par ailleurs une série d'engagements environnementaux dans le cadre de cette exploitation.
Jusqu'à présent l'exploitation du nickel menée par Eramet en Indonésie était surtout destinée au marché de l'inox.
Gros producteur mondial de nickel, l'Indonésie a quasiment interdit depuis le 1er janvier 2020 les exportations de minerai de nickel brut afin d'encourager les investissements dans la transformation du minerai sur son territoire, qui procure au pays une meilleure valeur ajoutée.
Le nickel est un élément essentiel de la fabrication de l'acier inoxydable. Cet usage représente 80% de sa demande au niveau mondial, selon les chercheurs d'IFP Energies nouvelles, mais il monte en puissance dans la transition énergétique en cours, utilisé dans les batteries de véhicules électriques.
Par ailleurs, les discussions se poursuivaient, lundi après-midi à Paris, concernant l'aide d'urgence qui serait accordée par l'Etat à la SLN, filiale d'Eramet dans le ferronickel en Nouvelle-Calédonie.