Manta d’or, pour cette composition stylisée de carpes en noir et blanc remontée de la Ouenghi, à Boulouparis. Ou pour la "love story" aux couleurs vert et feu, pêchée dans la même rivière. Le retour du plongeur photographe Jack Berthomier dans les concours du festival Sublimage s’est traduit par quatre distinctions décernées samedi 5 octobre, à la mairie de Nouméa. Y compris le grand prix en catégorie image fixe, pour sa série en miroir intitulée Dans les cordes.
Entre habitués et nouveaux gagnants
Cette quatorzième édition a aussi vu émerger de nouveaux gagnants. Cédric Jacquot en "auteur calédonien", pour sa remontée de tortue à Nouméa près de l’îlot Signal. Ou Loïc Mouranchon, manta d’argent avec sa tortue verte en noir et blanc.
Depuis La Réunion, Antoine Baglan voit sa pieuvre Jack l’emporter, à la fois auprès du jury en catégorie macro / proxy, et dans le cœur du public. Manta d’or en "grand angle", la raie qui se fraie un chemin à travers un banc des Seychelles a elle aussi été immortalisée par un photographe installé à La Réunion, Didier Pasquini. Quant à "Psycho", image psychédélique de bénitier signée Adrien Moineau, elle est lauréate dans une nouvelle catégorie, dédiée aux stars du parc naturel de la mer de Corail.
"Je trouve le niveau très bon"
Autant d’oeuvres que le président du jury a pris plaisir à décrypter pour les visiteurs. Thierry Rolland aligne trente-cinq années de photographie subaquatique. Il a expliqué le coup d’œil, la technique, les couleurs complémentaires, les lignes dynamiques… "Je trouve que le niveau est très bon. Je pense qu’il est meilleur chaque année", retient celui qui administre le premier forum francophone dédié à l’image sous-marine.
"Ensuite, c’est assez varié parce que les organisateurs ont la bonne idée de faire plusieurs catégories. Ça offre la possibilité d’ouvrir à de nombreux photographes." Lui-même ancien candidat et vainqueur, il retient que la participation aux concours n’est pas payante, tout comme l’entrée. "Même si on n’a pas les moyens, on a accès à des œuvres de qualité mondiale".
Des organisateurs "vraiment contents"
Environ deux mille visiteurs ont été décomptés au festival. Au moment de le refermer, l’association Sublimage se montrait ravie. "Nous sommes vraiment contents d’avoir pu réaliser cette édition", et de son déroulement, insiste la présidente, Florine Boudin. Les émeutes ont perturbé les concours et l’envoi des œuvres. Le nombre de participants calédoniens a été divisé par deux. Pas mal d’incertitudes planaient aussi à l’approche de l’événement. Mais les organisateurs ont fait en sorte de s’adapter.
La sirène "a cartonné"
Tout a été concentré à l’hôtel de ville. Pas d’accueil de classes cette année, mais un partenariat très interactif avec les stagiaires du dispositif Spot suivis par le Giep NC (le Groupement pour l’insertion et l’évolution professionnelle). Ils ont créé pas moins de quatre œuvres pour le festival. Les projections ont été proposées aussi bien en soirée qu’en journée, gratuitement. "ça a très bien marché". La présence d’une sirène a rencontré un vif succès. "Des gens l’attendaient, ça a cartonné".
Besoin de subventions et de bénévoles
L’heure est au bilan. L’édition suivante, elle, semble lointaine. Encore faut-il que Sublimage conserve assez de financements, et assez de bénévoles. Les nombreux départs de Calédonie dépeuplent les rangs des associations.
Retrouvez ici, le palmarès complet de cette 14e édition.